Titre | Politique : “j'entends par là une vie humaine” : Démocratie et orthodoxie chez Spinoza | |
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Auteur | Laurent Bove | |
Revue | Multitudes | |
Numéro | no 22, automne 2005 Philosophie politique des multitudes (2) | |
Rubrique / Thématique | Majeure |
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Page | 63-76 | |
Résumé |
Le texte de L. Bove (suite à l'article de M. Vatter dans le numéro 9 de Multitudes) examine à son tour le trinôme libéralisme, orthodoxie, démocratie, mais à partir de la philosophie de Spinoza. Celle-ci pense en effet une radicalité de l'orthodoxie et une radicalité démocratique en dehors d'une juridication du politique. Mais la perspective spinoziste nous conduit plutôt à penser que si la démocratie est le véritable adversaire asymétrique de la politique de l'État moderne, cette politique se construit cependant, dans sa vérité effective, en symétrie parfaite avec un modèle d'orthodoxie. L'avantage de mettre à jour une telle équivalence nous permet de lire aujourd'hui l'inquiétante possibilité qu'a le libéralisme d'une voie explicite d'éradication historique (ou post-historique) radicale de son adversaire démocratique. Cette voie lui est offerte par un modèle d'orthodoxie qui a su déjà répondre au problème de la revendication démocratique. Ce modèle parfait de l'obéissance, c'est celui que Spinoza a découvert et étudié dans la théocratie hébraïque ancienne, modèle d'orthodoxie (an-historique) dont l'État monarchique hobbesien (auquel nous sommes aujourd'hui confrontés sous la figure juridico-politique de la démocratie libérale) pourrait n'être que l'expression moderne (post-historique). Ce sont les soubassements théoriques de cette inquiétante configuration, quant aux funestes perspectives qu'elle éclaire, qui sont examinés ici. Ce que nous apprend ainsi Spinoza c'est que ce que nous devons appeler « politique » s'identifie inéluctablement, pour nous, avec la question même de l'anthropogenèse. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
L. Bove's text (in continuation of M. Vatter's in Multitudes Nr 9) addresses the triangle formed by liberalism, orthodoxy and democracy, but from the point of view of Spinoza's philosophy, which reflects upon a radicality of orthodoxy and a radicality of democracy outside of the jurisdiction of politics. The Spinozist perspective suggests that if democracy is the true asymetrical opponent to the politics of the modern State, the latter is built, in its effective truth, in perfect symmetry with a model of orthodoxy. This allows us to consider the worrying possibility for today's liberalism explicitly to eradicate its democratic opponent. This possibility has been opened by a model of orthodoxy which has already managed to respond to the problem of democratic claims. It so happens that this perfect model of obedience has been described by Spinoza in the Ancient Hebrew theocracy, a model of (a-historical) orthodoxy of which the Hobbesian monarchic State (nowadays reappearing in the shape of liberal democracies) provides its modern (post-historic) expression. The article explores the theoretical underpinnings of this worrying configuration and its implications. Spinoza's reflection shows that politics is to be identified with the question of anthropogenesis. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_022_0063 |