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Titre Peur, dit le spectre
Auteur Brian Massumi
Mir@bel Revue Multitudes
Numéro no 23, hiver 2005/2006 Racisme institutionnel
Rubrique / Thématique
Mineure
Page 135-152
Résumé L'article examine la « politisation de la peur » consécutive au 11 septembre 2001. Il analyse le rôle des images des mass médias dans la production diffuse de peur, en portant l'accent sur le code-couleur, le « Système d'alerte à la terreur » mis en place par l'administration Bush. Le recentrage de l'action gouvernementale sur la prévention de la menace a introduit dans la politique une nouvelle structure du temps, qui tend de facto à inscrire le futur dans le présent. À travers les signes de la peur véhiculés par les images des médias, ce futur-présent frappe le corps au niveau de l'affect, déclenchant un processus qui se déploie et se décompose selon plusieurs degrés d'expérience, qui vont eux-mêmes en se différenciant tout en demeurant interconnectés. Dans cet article, le processus est interprété comme une « individuation collective », au sens de Gilbert Simondon. Un nouveau vocabulaire pourrait permettre de comprendre ce déploiement affectif selon quatre volets distincts : « affect de vitalité », « pur affect », « émotion » et « tonalité affective » (à partir d'éléments empruntés à C.S. Peirce, William James, Daniel Stern, Gilles Deleuze et Alfred North Whitehead).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The article examines the politicization of fear following the 11 September 2001 attacks on the World Trade Towers. It analyzes the role of mass media imagery in the wide-spread production of fear, focusing on the color-code « Terror Alert System » put in place by the Bush administration. It is argued that the recentering of governmental action on the preemptive response to threat has introduced a new time structure into politics which effectively renders futurity present. Through signs of fear conveyed in mass media imagery this present futurity strikes the body at the level of affect, triggering the unfolding of a process bifurcating onto a number of self-differentiating but interconnected levels of experience. That process is construed in the essay as a « collective individuation » in Gilbert Simondon's sense. A new vocabulary for the understanding of affective unfolding is proposed involving a four-fold distinction between « vitality affect », « pure affect », « emotion », and « affective tone » (drawing on elements of the theories of C.S Peirce, William James, Daniel Stern, Gilles Deleuze, and Alfred North Whitehead).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_023_0135