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Titre Marché du travail, bioéconomie et revenu d'existence
Auteur Andrea Fumagalli, Stefano Lucarelli
Mir@bel Revue Multitudes
Numéro no 27, hiver 2006/2007 Revenu garanti : questions ouvertes
Rubrique / Thématique
Majeure  : Bioéconomie, biopolitique et biorevenu  : questions ouvertes sur le revenu garanti
Page 85-96
Résumé La théorie orthodoxe de l'économie a fait l'erreur de supposer implicitement que le marché du travail pouvait être analysé sur les bases habituelles d'un marché de biens et de services. Le travail n'est pas une marchandise puisque par nature il n'est pas solvable, et qu'il ne le devient qu'à travers la disponibilité au travail qui permet au travailleur de définir une demande solvable. En fonction du rapport entre activité de travail et être humain (degré d'aliénation), la solvabilité du travail devient plus ou moins apparente et son caractère de chantage plus ou moins fort. L'analyse des caractéristiques qui aujourd'hui définissent la prestation de travail dans le cadre du capitalisme cognitif oblige à développer un nouveau paradigme théorique : celui de la bioéconomie. La distinction classique entre production et reproduction, consommation et production, temps de vie et temps de travail / production tend à perdre de sa pertinence. Dans le contexte bioéconomique, le travail devient de plus en plus un bien commun et social. Il en découle alors que la « juste rémunération » des facteurs productifs est la rémunération de la vie (autrement dit un revenu d'existence) puisque le plus important input productif est désormais la vie. Il faut marier l'analyse théorique à l'observation des réalités pour comprendre dans quelle mesure la tendance cognitive du capitalisme peut faire l'objet d'une mesure à l'intérieur des lieux de la production.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais By treating labor like any other tradable good, orthodox economic models ignore various features that define the specificity of the labor market (disponibility, solvability, alienation). Taking into account such features, as the new situation generated by the emergence of cognitive capitalism forces us to do, requires a major change in paradigm. In the new « bio-economic » paradigm, classical distinctions between production and reproduction, consumption and production, leisure and work tend to vanish, while labor increasingly appears as a common good. The most important input being life itself, a just retribution of productive forces must now include a retribution for living, i.e., a universal, unconditional and guaranteed basic income.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_027_0085