Contenu de l'article

Titre Structure et silence du cognitariat
Auteur Christopher Newfield
Mir@bel Revue Multitudes
Numéro no 39, hiver 2009/2010 Universités : Multiversitudes
Rubrique / Thématique
Majeure
Page 68-78
Résumé L'appropriation d'une connaissance abondante et la privation de biens publics issus de la production commune constituent les opérations dont vit le capitalisme cognitif. Cet article analyse plusieurs aspects de ce processus : une stratification systématique à l'intérieur du groupe des travailleurs de la connaissance ; le développement d'une base structurelle pour cette stratification (la « connaissance appropriable exclusivement ») ; l'accroissement des inégalités entre les universités et entre les disciplines, qui reproduit les hiérarchies entre travailleurs de la connaissance et qui rend difficile leur résistance ; enfin, la stratégie de « l'innovation ouverte », à travers laquelle une entreprise tire profit des connaissances appropriables produites par la mise en réseaux des chercheurs. Tout cela conduit à une nouvelle version des trois ordres de l'Ancien Régime, et doit être combattu de façon ciblée par les travailleurs de la connaissance, à l'université et ailleurs.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The appropriation of abundant knowledge and the privatization of public and socially-created goods are the set of operations that cognitive capitalism exists to perform. This article looks at several aspects of this process. One is a systematic stratification within knowledge workers as a class or group. The second is the development of a structural basis for this stratification – proprietary knowledge – that gives the powerful system of financial capital a direct stake in stratifying knowledge workers. The third is the system of unequal universities and disciplines within universities that reproduces the labor hierarchy of knowledge work and that makes opposition psychologically difficult. Finally, there is the practice of “open innovation” in which a firm defines value-creation not as the output of its own workforce, but as the output of proprietary knowledge workers from a whole network of firms. This leads to a new version of the Ancien Regime's Three Estates: it needs to be confronted directly by knowledge workers in academia and industry alike.
Source : Éditeur (via Cairn.info)