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Titre Kaboul et quelques problèmes de l'Afghanistan
Auteur Yves Lacoste
Mir@bel Revue Bulletin de l'Association de Géographes Français
Numéro no 355-356, 1967
Rubrique / Thématique
Septembre 1967
Page 32-50
Résumé Résumé. Par rapport à la plupart des capitales des pays du Tiers monde, la ville de Kaboul présente de nombreuses originalités qui sont en grande partie la conséquence des particularités de l'Afghanistan. La situation excentrique de la capitale s'explique par des facteurs historiques (expansion des tribus pachtounes au dix-huitième siècle ; influence de l'Angleterre au dix-neuvième). La vieille ville où vivent encore les trois quarts de la population s'accrochent aux versants montagneux qui dominent la gorge du fleuve Kaboul. Au sud-ouest de la ville dans la plaine la création d'une ville moderne, longtemps mise en sommeil, traduit l'avortement en 1929 d'une politique de modernisation rapide du pays. Les transformations relativement rapides de l'Afghanistan depuis 1950 sont financées en grande partie par l'aide extérieure, principalement celtes des Etats-Unis et de t'U.R.S.S. Cette aide donne au gouvernement afghan des moyens relativement importants et profite dans une grande mesure à la ville de Kaboul qui dispose d'équipements tertiaires très supérieurs à ceux qui existent dans le reste du pays. En revanche le rôle industriel de Kaboul reste médiocre. Comptant 150.000 habitants vers 1945, la ville est passée à 210.000 en 1955 et à 450.000 en 1965. Elle pourrait atteindre le million d'habitants dans moins de dix ans, si elle continue de s'accroître au rythme actuel (entre 7 et 10 % par an, principalement en raison de l'immigration). Cette population en augmentation rapide s'entasse encore pour l'essentiel dans lai vieille ville où les conditions sanitaires deviennent épouvantables. A la périphérie, les bidonvilles ou autres formes de croissance urbaine spontanée ne sont pas encore apparus. Kaboul apparaît non seulement comme un îlot de sous-développement au sein d'un pays qui ne peut pas encore être considéré comme sous-développé, mais aussi comme un foyer de propagation des facteurs du sous-développement. partie par l'aide extérieure, principalement celtes des Etats-Unis et de t'U.R.S.S. Cette aide donne au gouvernement afghan des moyens relativement importants et profite dans une grande mesure à la ville de Kaboul qui dispose d'équipements tertiaires très supérieurs à ceux qui existent dans le reste du pays. En revanche le rôle industriel de Kaboul reste médiocre. Comptant 150.000 habitants vers 1945, la ville est passée à 210.000 en 1955 et à 450.000 en 1965. Elle pourrait atteindre le million d'habitants dans moins de dix ans, si elle continue de s'accroître au rythme actuel (entre 7 et 10 % par an, principalement en raison de l'immigration). Cette population en augmentation rapide s'entasse encore pour l'essentiel dans lai vieille ville où les conditions sanitaires deviennent épouvantables. A la périphérie, les bidonvilles ou autres formes de croissance urbaine spontanée ne sont pas encore apparus. Kaboul apparaît non seulement comme un îlot de sous-développement au sein d'un pays qui ne peut pas encore être considéré comme sous-développé, mais aussi comme un foyer de propagation des facteurs du sous-développement.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Compared to most capital cities in the under-developed world, the town of Kabul contains many original features. These are, to a large extent, the result of the peculiar characteristics of Afghan nistan. The outlying situation of the capital is explained by historical factors (The expansion of the Pachtoun tribe in the 18th century, and English influence in the 19th century). The old part of the town, where three-quarters of the population still live, clings to the mountainous slopes which dominate the gorge of the River Kabul. In the plain to the south-west of the town the creation of a new town, long neglected, is the concrete expression of the abortive attempt in 1929 to modernise the country rapidly. The relatively rapid development of Afghanistan since 1950 has been financed mainly by foreign aid, mainly from the U.S.A. and the U.S.S.R. This aid gives the Afghan government relatively substantial means, and it has been of considerable benefit to the town of Kabul which has tertiary facilities vastly superior to those in the rest of the country. On the other hand, howerer, the role of industry in Kabul remains mediocre. The population of the town was 150,000 in 1945 ; 210,000 in 1955 and 450,000 in 1965. It could reach the million mark within the next ten years, if it continues to grow at the present rate (between 7 and 10 % per year, mainly due to immigration). This rapidly growing population still crowds mainly into the old town, where sanitary conditions are becoming scandalous. On the outskirts of the town shanty-towns, or other signs of spontaneous urban growth, have not yet appeared. Kabul seems to be not only a pocket of underdevelopment in the heart of a country which can not yet be considered as being underdeveloped, but also a nursery for the propagation of the factors which cause under-development.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_1967_num_44_355_5832