Titre | La politique pénale et carcérale au Brésil, terreau du crime organisé et de la violence meurtrière | |
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Auteur | Sylvain Souchaud | |
Revue | Hérodote | |
Numéro | no 171, 4ème trimestre 2018 Géopolitique de l'Amérique latine | |
Page | 167-190 | |
Résumé |
L'article examine les liens entre l'assassinat spectaculaire en juin 2016 de Jorge Rafaat Toumani, riche entrepreneur paraguayen et « roi du trafic » installé à Pedro Juan Caballero, ville de l'est du Paraguay située à la frontière brésilienne ; les massacres dans les prisons amazoniennes et du Nordeste qui ont fait plusieurs centaines de morts en 2017 ; et la guerre des gangs qui sévit actuellement à Rocinha, la plus célèbre favela de Rio de Janeiro. Ces événements survenus dans des régions distantes au Brésil et qui secouent le pays depuis deux ans ont en commun la stratégie de reconfiguration et de redéploiement territorial des activités du Primeiro Comando da Capital (PCC), groupe mafieux centré dans l'État de São Paulo, initiée il y a plusieurs années. Le nouveau tournant pris par le PCC, dont la stratégie récente vise à étendre son emprise territoriale sur le trafic de drogues (circulation et commercialisation) au Brésil, marché consommateur et plaque tournante régionale, se heurte à l'opposition du Comando Vermelho (CV), autre groupe dominant du crime organisé basé quant à lui à Rio de Janeiro. L'opposition désormais frontale et violente entre les deux factions se répercute dans l'ensemble du Brésil, n'épargnant aucune région. En complément de l'analyse des stratégies territoriales des différentes factions, l'examen des faits montre comment la puissance du PCC s'enracine dans les orientations et les failles des politiques pénale et carcérale de l'État brésilien, pays où ces dernières décennies les conditions de vie en prison se dégradent dramatiquement à mesure que le taux d'incarcération augmente. C'est en effet à partir du contrôle des prisons de l'État de São Paulo que le PCC a étendu son influence et développé ses activités, en installant une politique systématique d'enrôlement des détenus et de corruption des administrations carcérales. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The article will examine the links between the spectacular assassination in June 2016 of Jorge Rafaat Toumani, a wealthy Paraguayan entrepreneur, and the “King of traffic”, based in Pedro Juan Caballero, a town on the Brazilian border ; the massacres in the jails of the Amazon and Northeast regions, which left several hundreds dead in 2017 ; and the ongoing gang war in Rocinha, the most famous favela in Rio de Janeiro. These events, which have occurred in regions far apart from each other in Brazil and which have shaken the country for two years, have in common the strategy initiated a few years ago of territorial redeployment of the activities of the Primeiro Comando da Capital (PCC), a mafia group centered in the State of São Paulo. The new twist taken by the PCC, whose recent strategy aims to extend its territorial hold over drug trafficking (circulation and marketing) in Brazil, a consumer market and a regional hub, runs up against the opposition of the Comando Vermelho (CV), another dominant group of organized crime based in Rio de Janeiro, and has repercussions throughout Brazil. In addition to analyzing the territorial strategies of the various factions, the examination of the facts shows how the power of the PCC is rooted in the orientations and flaws of the penal policies of the Brazilian state, a country where in recent decades prison conditions have deteriorated as the rate of incarceration has increased. It is indeed through the control of the prisons of the State of São Paulo that the PCC has extended its influence and developed its activities, by installing a systematic policy of enlisting detainees and corrupting prison administrations. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_171_0167 |