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Titre Buenos Aires (1880-1960). Transferts techniques et culturels.
Auteur Thibault Bechini
Mir@bel Revue ABE Journal : European architecture beyond Europe
Numéro no 7, 2015 South America
Rubrique / Thématique
Dossier : South America
Résumé À la fin du XIXe siècle, Buenos Aires draine d'importants flux migratoires venus d'Europe. À cette époque, la ville apparaît comme un chantier perpétuel, qui réunit de nombreux architectes, ingénieurs et entrepreneurs nés outre Atlantique. Si Buenos Aires est souvent présentée comme un « Paris austral », du fait de l'haussmannisation de son centre-ville voulue par l'Intendant Torcuato de Alvear dans les années 1880, les formes architecturales de la ville attestent de manière plus large du rôle joué par les transferts techniques et culturels dans la production du bâti. S'intéresser au secteur de la construction porteña permet de saisir à quel point la réception locale des canons européens est sujette à réappropriation ; une tension constante s'établit entre les « modèles » supposés d'urbanisation et leur interprétation argentine. Porter attention à l'évolution des maisons de Buenos Aires, depuis la réinvention du plan de la « maison coloniale » jusqu'à la construction de maisons modernes en banlieue, comme celles dessinées par Walter Gropius, Auguste Perret ou Le Corbusier, rappelle que l'introduction du moindre élément stylistique ou technique est un compromis entre la « modernité européenne » et l'art de construire vernaculaire, même lorsque les professionnels impliqués dans le secteur de la construction sont nés en Europe. Il est ainsi nécessaire de mettre en avant les relations que les architectes et ingénieurs européens entretiennent avec le marché argentin de la construction. Les liens tissés entre la France et l'Argentine dans ce domaine révèlent une multitude de points de contact entre les cercles diplomatiques, financiers et architecturaux. Si le marché argentin de la construction peut apparaître comme une opportunité commerciale pour les entrepreneurs français, les « transferts inverses » qui permettent aux ingénieurs et architectes étrangers de tirer profit de leur expérience argentine dans leurs réalisations postérieures sont à mentionner. Leur voyage sud-américain semble souvent une excellente manière d'améliorer leur condition professionnelle. Il suffit de s'intéresser aux trajectoires suivies par différents architectes et ingénieurs pour s'en convaincre. Le secteur de la construction porteña n'est pas seulement un champ d'application fécond pour les théories architecturales européennes, mais aussi un cas d'école qui enrichit les débats et les échanges entre les professionnels français et argentins.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais At the end of the 19th century, Buenos Aires was an attractive pole for European migrants. In those years, the city appears as a perpetual worksite which gathered many architects, engineers and builders born on the other side of the Atlantic. If Buenos Aires is often called “Southern Paris” – because of the haussmannization process engaged by the mayor Torcuato de Alvear in the 1880s – the architectural forms of the city highlight the role of cultural and technical transfers in the buildings' design. A close attention to the building process helps us understand how much the local reception of European canons gave way to improvisation and appropriation, underlining the constant tension between a supposed “model” of urbanization and his Argentine interpretation. Paying attention to the evolution of Buenos Aires houses, it can be shown that the introduction of every new stylistic or technical element is a compromise between the “European modernity” and the vernacular building art. Moreover, understanding the connection between the Argentine building market and the European professionals, such as the architects and engineers, seems decisive. Paying particular attention to Franco-Argentine relations in this sector leads one to realize the importance of the networks between diplomatic, financial and architectural circles. If the Argentine building market can appear as a commercial opportunity for French contractors, we have to mention the “inverse transfers” which allow foreign engineers and architects to benefit of their Argentine experience in their posterior projects and realisations. Thus, the building sector of Buenos Aires not only was a fruitful testing ground for European architectural theories, but also is a case par excellence to enrich our understanding of the debates and interchanges of French and Argentine professionals.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/abe/2626