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Titre Sauver son entreprise en créant une société coopérative. Engagement syndical et participation ouvrière
Auteur Maxime Quijoux
Mir@bel Revue Sociologie du travail
Numéro vol. 60, no 4, octobre-décembre 2018
Rubrique / Thématique
Articles
Résumé L'industrie en France est confrontée à un déclin ancien, que la crise des subprimes en 2008 n'a fait qu'aggraver. Face à la liquidation des entreprises et aux suppressions d'emplois, les syndicats ont longtemps privilégié la voie de l'accompagnement dans la fermeture des établissements, y compris lors de conflits importants. Pourtant, depuis le milieu des années 2000, on observe l'émergence d'une « nouvelle » forme de mobilisation consistant à s'opposer à l'arrêt de l'activité, en proposant le rachat de l'entreprise par ses salariés sous forme de Sociétés coopératives et participatives (SCOP). À partir du cas d'une imprimerie reprise à l'initiative de délégués syndicaux dans une ville d'Île-de-France, cet article vise à saisir les logiques de participation qui s'y déploient. Montées dans l'urgence, ces coopératives se caractérisent moins par des pratiques formalisées que par un ensemble de manières et d'interactions tributaires à la fois de l'histoire syndicale et des positions dans l'entreprise. La participation ouvrière se révèle alors comme un enjeu de luttes sur son acception. La question du pouvoir dans l'entreprise renvoie peu aux enjeux de politiques d'entreprise (organisation, stratégies) mais se cristallise essentiellement autour des dimensions matérialistes du travail (répartition des bénéfices).
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais French industry is on a path of long-term decline, which was only exacerbated by the subprime crisis of 2008. Faced with company shutdowns and job losses, trade unions long favoured a supportive approach to business closures, even in the event of major conflicts. However, since the mid-2000s, a “new” form of mobilisation has emerged, in which business closures are resisted through employee takeover and the formation of Cooperative and Participatory Companies (SCOP). Drawing on the case of a printing plant taken over at the initiative of union representatives in a town in Île-de-France, this article aims to capture the logic of participation implemented there. As emergency solutions, these cooperatives are characterised less by formalised practices than by a set of methods and interactions governed by both trade union history and positions in the company. Worker participation is then revealed to be an issue of struggles over the what participation means. The question of power in the company thus has little to do with issues of company policy (organisation, strategies) but essentially crystallises around the materialistic dimensions of work (distribution of profits).
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/sdt/8224