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Titre "Les biens publics mondiaux : un renouveau théorique pour penser l'action publique à l'échelle mondiale ?"
Auteur Philippe Hugon
Mir@bel Revue Politiques et management public
Numéro vol. 21, no 3, septembre 2003
Rubrique / Thématique
L'action publique face à la mondialisation - Actes du Douzième colloque international - Paris, jeudi 14 et vendredi 15 novembre 2002 - Tome 2
 Séance d'ouverture
  Communications
Page 55
Résumé La question des biens communs, des biens collectifs ou des biens publics mondiaux (BPM) ou globaux est directement liée au contexte de la mondialisation en cours et à la nécessité d'action publique dans un espace qui dépasse celui du territoire national. D'un côté, on observe un déclin relatif de l'espace public et des pouvoirs publics face à la montée du marché et des pouvoirs privés ; des conflits liés à la marchandisation et à la privatisation apparaissent dans des domaines d'intérêt collectif. De l'autre, on note un débordement des Etats-nations face à une transnationalisation de nombreuses questions et à une configuration globale faisant suite à une configuration internationale et multinationale (Michalet 2002). Enfin, des biens communs planétaires font l'objet de rivalité croissante et posent la question de gestion concertée à l'échelle régionale ou mondiale. Les relations intergouvernementales sont ainsi débordées par l'importance du global, que ce soit pour la pollution atmosphérique, la gestion de l'eau, les risques épidémiologiques ou encore la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Il n'existe pas d'autorité supranationale ayant la légitimité pour produire et financer ces biens, d'où un financement insuffisant et une production sous optimale de « biens publics mondiaux ». L'enjeu théorique est important. Le dilemme des biens communs, collectifs ou publics mondiaux renvoie à l'absence d'autorité transnationale face à la mondialisation des marchés (et des oligopoles privés) et à leurs défaillances « markets failures » mais également aux défaillances des Etats pour produire des biens collectifs et publics « states failures » au niveau mondial, aux défaillances institutionnelles mondiales (« rules failures ») et aux asymétries de pouvoirs et de droits (« rights or entitlements failures »).
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/pomap_0758-1726_2003_num_21_3_2811