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Titre De l'économie circulaire à l'écologie intégrale
Auteur BOURG Dominique
Mir@bel Revue Futuribles
Numéro no 428, janvier-février 2019
Résumé La démission, fin août 2018, du ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a tragiquement pointé les limites de la capacité d'un gouvernement à agir de façon concertée en vue d'un changement systémique et de long terme pour la société qu'il a la charge de représenter. « Je ne comprends pas, disait-il, que nous assistions les uns et les autres à la gestation d'une tragédie bien annoncée dans une forme d'indifférence. La planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s'épuisent, la biodiversité fond comme neige au soleil. Et ce n'est toujours pas appréhendé comme un enjeu prioritaire. »Il est difficile pour l'heure d'estimer dans quelle mesure cette démission spectaculaire a ou aura pour effet de réveiller les consciences, mais l'année 2018, particulièrement chaude et marquée par de nombreuses catastrophes climatiques, est venue confirmer l'urgence qu'il y a à se mobiliser pour tenter de limiter le réchauffement climatique. Parmi les options régulièrement mises en avant, le modèle de l'économie circulaire suscite une attention croissante. Système économique d'échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits, vise à augmenter l'efficacité de l'utilisation des ressources et à diminuer l'impact sur l'environnement, il se présente comme une alternative au modèle économique actuel, qualifié lui de linéaire car caractérisé par l'extraction de matières premières qui sont transformées puis mises sur le marché économique et peu recyclées en fin de vie au niveau mondial.Comme le montre ici Dominique Bourg, ce système vertueux constituerait un pas dans la bonne direction, mais au regard de la gravité de la situation environnementale actuelle, il faudrait sans aucun doute aller encore plus loin. C'est ce qu'il préconise en plaidant pour la mise en œuvre d'une écologie « intégrale », véritable remise en cause de notre système de production-consommation et de nos modes de vie, mais qui nécessite d'être portée par les pouvoirs publics, seuls à même d'imposer aux citoyens les changements requis en vue de préserver l'intérêt général de l'humanité à long terme. S.D.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The resignation in late August 2018 of Nicolas Hulot, the French Minister of Ecological and Inclusive Transition, tragically highlighted the limits of a government's capacity to act in concerted fashion for systemic long-term change for the society it is responsible for representing. “I cannot understand,” he said, “how we can all look on with indifference as a long-announced tragedy plays itself out. The planet is getting to be like a sauna, our natural resources are running out, and biodiversity is melting like snow in the sun. And this still isn't seen as a priority issue.” It is difficult for the moment to gauge the extent to which this spectacular resignation has or will have the effect of raising awareness, but 2018, a year of extraordinary heat and numerous climate catastrophes, has confirmed the urgent need to mobilize to limit global warming. Among the options regularly advanced, the circular economy model is attracting increasing attention. As an economic system of exchange and production which aims, at all stages of product life-cycles, to improve the efficient use of resources and diminish environmental impact, it presents itself as an alternative to the current economic model which is dubbed “linear”, since it is characterized by the extraction of raw materials that are transformed, then put on the economic market and rarely recycled in a general way at the end of their life. As Dominique Bourg shows here, this virtuous system would represent a step in the right direction, but, in view of the seriousness of the current environmental situation, we would probably have to go even further. This is what he advocates by arguing for the implementation of an “integral” ecology, a genuine challenge to our system of production/consumption and our ways of life, but one that would have to be enacted by the public authorities, which alone are capable of imposing on citizens the changes required to protect the general interests of humanity in the long term.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_428_0005 (accès réservé)