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Titre “The Prime Minister of the Grisly King of Terrors, Death”: Alcohol in the Nineteenth-Century Reform Imagination
Auteur Scott C. Martin
Mir@bel Revue Revue française d'études américaines
Numéro no 156, 3ème trimestre 2018 “American Psychotrope”
Page 44-55
Résumé Tout au long du xixe siècle, l'alcool et l'ébriété qu'il suscite occupent une place de choix dans le catalogue des vices que dressent les réformateurs américains. Ministres du culte, médecins, défenseurs de la tempérance et autorités judiciaires considèrent l'ivrognerie comme le vice par excellence, comme un piège insidieux qui engendre toutes sortes d'immoralités : crime, violence (en particulier domestique), jeu, prostitution ou encore impiété. L'alcool trompe et dévoie les vertueux, les initie au vice et entraîne une chute irréversible dans la déchéance et la mort. Contrairement à d'autres formes de dépravation, l'abus d'alcool non seulement égare ceux qui ne se doutent de rien, mais empêche leur conversion, déjouant l'influence bénéfique du droit, de la moralité, de la religion et de l'affection familiale. Les réformateurs convoquent des preuves tant sociales que scientifiques : statistiques criminelles, anecdotes de violence conjugale, études de cas cliniques et analyses physio­logiques. Comprendre l'idée que les réformateurs se font de l'alcool comme père de tous les vices permet d'éclairer les approches ultérieures de l'usage d'autres stupéfiants, tel l'opium, et de l'évolution du concept moderne d'addiction.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFEA_156_0044