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Titre Évolution et diversité des situations de travail : une analyse à travers les notions de « travail autonome » et de « travail au projet »
Auteur Maud Grégoire
Mir@bel Revue @GRH
Numéro no 28, 2018/3 Varia
Page 35-64
Résumé Cet article analyse l'origine et la diversité des situations de travail contemporaines par la mise en lumière de deux notions émergentes : le « travailleur autonome » (Reynaud, 2007) et le « travailleur au projet » (Menger, 2002 ; de Heusch et al., 2011). Cette recherche s'inscrit dans la continuité de la littérature sur un éventuel « au-delà du salariat » (Castel, 2007) qui émergerait à travers le développement de « zones grises » du travail (Supiot, 2000) ou de « mobilisations hybrides des formes de travail » (Dupuy et Larré, 1998). Elle aboutit à une cartographie des situations de travail, basée sur la définition de ces deux notions, et construite autour de deux axes : le niveau de subordination juridique présumé et le risque économique porté par le travailleur. L'intérêt de cette cartographie est notamment :De montrer la grande diversité des situations de travail et l'obsolescence de la distinction faite par le droit entre travail indépendant et travail salarié, car les notions de « travail autonome » et « travail au projet » transcendent les statuts juridiques ;De contribuer à l'analyse des « zones grises » du travail : travail en portage salarial, en coopérative d'activité et d'emploi, en cabinet de prestation ou encore dans l'économie « collaborative » ;De souligner la diversité des organisations impliquées dans la relation de travail, que l'on peut classer en fonction de deux critères : la vocation de la structure à fournir le travail et la vocation de la structure à donner accès au statut salarié.Nous concluons avec un certain nombre de questions soulevées par l'article et présentons quelques pistes de recherche future.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article analyses the origin and diversity of work situations by bringing to light two emerging concepts: the “autonomous worker” and the “project worker”. It continues the research led on work “beyond employment” (Castel, 2007) which would emerge from the rise of “grey areas” (Supiot, 2000) in work, or from the “hybrid mobilisations of work situations” (Dupuy and Larré, 1998). The analysis leads to a typology of work situations which builds on the definition of these two concepts, and which is based on two variables: the level of presumed legal subordination and the economic risk borne by the worker. This typology allows, among other things:To show the great diversity of work situations and the obsolescence of distinctions between employment and self-employment in Law, as the concepts of “autonomous worker” and “worker project” transcend legal statuses;To contribute to the analysis of “grey areas”: work within umbrella companies or umbrella worker cooperatives, within groups of employers or within the sharing economy etc.To outline the diversity of organisations involved in work relations, depending on whether they give access or not to the salary system, and on whether or not they provide tasks to the worker.We conclude with several questions raised by the article and with some topics for further research.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GRH_183_0035