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Titre Les sujets de l'autonomie indigène : Autogouvernement et cosmopolitiques dans les Andes boliviennes
Auteur Verónica Calvo Valenzuela
Mir@bel Revue Critique internationale
Numéro no 82, janvier-mars 2019
Rubrique / Thématique
Varia
Page 97-115
Résumé Avec la nouvelle Constitution de 2009, la Bolivie, jadis république, est devenue un État plurinational. Il s'est ensuivi que les peuples indigènes se sont vu reconnaître le droit d'adopter un régime d'autogouvernement, l'Autonomie indigène originaire paysanne (AIOC). Pour accéder à ce droit, les populations doivent rédiger un statut d'autonomie définissant leur appartenance à une terre, une histoire et une culture communes. Dans la municipalité de Tarabuco, c'est justement la rédaction de ce document qui a provoqué des conflits entre les trois organisations sociales présentes sur le territoire : le syndicat paysan, les représentants des communautés-ayllus et ceux des habitants de la ville. Cherchant à s'approprier la définition de ce nouveau sujet de droit, chaque groupe a défendu sa propre vision de ce que doit être l'ethos tarabuqueño. À l'ère de l'injonction de décolonisation promue par l'État plurinational, l'AIOC exhorte cependant à objectiver une nature et une culture clairement identifiables, favorisant des formes de subjectivation modernes. Or, dans les espaces plus discrets du quotidien, cette définition de soi, cette subjectivation spécifique laisse la place à un monde dans lequel les principes de redistribution et de réciprocité entre humains et non humains continuent d'être d'actualité pour les habitants de Tarabuco, toutes organisations confondues. Cette étude montre comment, répondant à des injonctions contradictoires, le soi se tisse entre différents univers de sens et contraintes juridiques, dans le cadre d'un dispositif de pouvoir (l'AIOC) faisant partie du paradigme plus large de la gouvernementalité néolibérale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Subjects of the Indigenous Autonomy: Self-government and Cosmopolitics in the Bolivian Andes With adoption of its new constitution in 2009, formerly republican Bolivia became a plurinational state. As a result, the country's indigenous peoples were granted the right to adopt a self-governing regime: Native Indigenous Peasant Autonomy (AIOC). To enjoy this right, the populations must draft a statute of autonomy defining their ties to a particular land, history and culture. In the Tarabuco municipality, the drafting of this document provoked conflicts between the territory's three social organizations: the peasant union, the representatives of the ayllus communities and those of town-dwellers. Seeking to appropriate the definition of this new legal subject, each group promoted its own vision of the tarabuqueño ethos. At a time marked by the plurinational state's promotion of decolonization, the AIOC nevertheless urged a clearly identifiable culture and nature to be objectivized, favoring forms of modern subjectivation. In the more discreet spaces of everyday life, however, this self-definition and specific subjectivation gave way to a world in which the principles of redistribution and reciprocity between humans and non-humans are of continued relevance for the inhabitants of Tarabuco, no matter the organization to which they belong. Based on ethnographic data, this study shows how, in the framework of a dispositive of power (the AIOC) falling under the broader paradigm of neoliberal governmentality, the self is forged from various legal constraints and universes of meaning and in response to contradictory demands.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_082_0097