Titre | Sur « l'ONGisation des mouvements sociaux » : dépolitisation de l'engagement ou évitement du social ? : Le cas du Salvador | |
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Auteur | Benjamin Moallic | |
Revue | Revue internationale des études du développement | |
Numéro | no 230, 2017/2 Reconversions militantes et élites politiques en Amérique latine | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Page | 57-78 | |
Résumé |
Comment analyser la multiplication sans précédent d'associations, de fondations et d'organisations non gouvernementales (ONG) dans le Salvador de la fin des années 1980, et que nous disent ces phénomènes des mutations à l'œuvre dans les milieux militants centraméricains ? Partant des récits d'anciens cadres du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN) et de témoignages sur l'évolution des communautés de réfugiés salvadoriens, nous interrogeons la notion « d'ONGisation des mouvements sociaux » aujourd'hui employée pour expliquer la multiplication des associations en Amérique centrale. À distance des analyses en termes de « dépolitisation », nous montrons que ce qui est en jeu dans l'ONGisation des mouvements sociaux procède moins d'une délégitimation des conflits sociaux que de l'invention d'un nouveau mode de prise en charge, permettant de lier ensemble une dépendance inhérente au militantisme à une exigence nouvelle d'égalité ; modalité qui suppose moins la fragmentation des couches populaires que leur « évitement ». Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
How can the multiplication of Salvadorian organizations, foundations, or non-governmental organizations (NGOs) in the late 80s be explained? What do these phenomena reveal about the changes at work within Central American activist networks? Referring to the testimonies of former executives of the Farabundo Martí National Liberation Front (FMLN) and former refugees discussing the evolution of the refugee communities, I will question the concept of “NGOization of social movements” used today to explain the growing number of Central American organizations. Staying away from an analysis in terms of “depoliticization”, I argue that the NGOization of social movements stems not from a delegitimization of social conflicts, but rather from the invention of a new style of support, which allows to maintain some ties of dependence in a context of greater equality. As a consequence, rather than a fragmentation of the lower classes, the NGOization implies the avoidance of these social classes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RIED_230_0057 |