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Titre ‪Du code du barrio à l'idéologie d'une entreprise : l'extorsion et l'économie morale de la violence des gangs au Guatemala‪
Auteur Katherine Saunders-Hastings
Mir@bel Revue Cultures & conflits
Numéro no 110-111, été-automne 2018 Ethnographier les gangs.
Page 121-140
Résumé Apparues dans les années 1990, les maras centraméricaines ont depuis connu des changements profonds dans leurs cultures de groupe et leurs économies criminelles, changements qui ont infléchi l'expérience de l'insécurité dans les communautés urbaines pauvres où elles sont implantées. S'appuyant sur une étude de terrain ethnographique menée sur un territoire de gang à Guatemala-ville, cet article suit l'évolution dans le temps de l'économie morale du crime et de la violence, en mettant en avant un virage prédateur vers l'extorsion entamé par ces maras. L'article soutient que l'évolution de la violence des gangs et ses effets dans ce territoire s'explique en particulier par des changements survenus dans les rapports entre les gangs et les barrios, et par la divergence des imaginaires sociaux. L'expansion de l'extorsion a coïncidé avec le déplacement du commandement et de l'organisation de ces maras des rues vers les prisons, ce qui a contribué à détacher les cliques du contexte social et éthique des barrios. Cette séparation a transformé le paysage moral de la violence et de la réciprocité dans les « zones rouges » de la ville.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since their appearance in the 1990s, Central America's maras have undergone profound changes in their group cultures and criminal economies, changes that have reshaped the experience of insecurity in the marginal urban communities where they operate. Drawing on ethnographic fieldwork in a Guatemala City gang territory, I trace how the moral economy of crime and violence has changed over time, focusing on a predatory turn to extortion made by a local mara. I propose that the rise of mara violence and its impact is best understood in relation to shifting relationships between gang and barrio and the divergence of social imaginaries. Namely, extortion has expanded as the leadership and organization of these maras is increasingly done from within prisons, as opposed to on the streets. In turn, gang cliques have become increasingly severed from the social and ethical worlds of their barrios, a separation that has resultantly transformed the moral landscape of violence and reciprocity in the “red zones” of the city.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CC_110_0121