Titre | Le Peuple de Madrid : : De l'Indifférenciation politique à la lutte des classes | |
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Auteur | Christian Demange | |
Revue | Sociétés & Représentations | |
Numéro | no 8, 2000 Le Peuple en tous ses états | |
Rubrique / Thématique | I. Études |
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Page | 27-39 | |
Résumé |
Deux moments forts constituent le mythe du peuple de Madrid qui est d'abord, historiquement, un sujet politique : le soulèvement du 2 mai 1808 contre les Français et la bataille héroïque de l'hiver 36-37 contre la rébellion franquiste. Entre ces deux dates s'opère un lent processus de différenciation sociale et politique du peuple de Madrid. La faible industrialisation de la ville, son incapacité politique et financière à segmenter socialement l'espace urbain en se projetant hors de ses murs, ont fait que pendant un long XIXe siècle Madrid est restée une ville populaire au sens où des couches sociales très hétérogènes cohabitaient dans un espace réduit, en partageant largement la même culture et les mêmes objectifs qu'a longtemps semblé incarner le mythe de la république. L'immigration massive du début du XXe siècle, en favorisant l'industrialisation et en bouleversant la morphologie de la ville, rompt l'équilibre traditionnel : bientôt deux villes se superposent tout en s'ignorant. La proclamation festive de la République, en 1931, par un peuple en liesse masque une réalité sociale et politique beaucoup plus tendue qui éclate avec la crise économique du début des années Trente et les crises politiques de 1934 et 1936. Lors des grèves générales qui éclatent alors, c'est le prolétariat de la périphérie qui s'affirme et se mobilise, non plus pour soutenir une république devenue trop bourgeoise, mais pour contenir la réaction militaire d'abord, et pour faire la révolution sociale ensuite. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Two main events made the myth of the people of Madrid which is first, historically, a political subject: the uprising of May, 2nd 1808 against the French and the heroic fight during the winter of 1936-37 against the franquist rebellion. Between these two dates a slow process of social and political differentiation in the people of Madrid takes place. The low rate of industrialisation of the city, its political and financial inability to organise the social urban space by spreading outside its limits, explain why during a long 19th century Madrid remained a popular town in the sense that very heterogeneous social classes lived in a small space, sharing the same culture and the same aims, which the myth of the republic seems to have incarnate for a long time. The massive immigration at the beginning of the 20th century breaks the traditional balance by allowing the development of industrialisation and radically change the morphology of the city: soon two towns superimpose while ignoring each other. The festive proclamation of the Republic, in 1931, by a jubilant people, conceals a much more tense social and political reality which bursts with the economic crisis at the beginning of the 1930's and the political crisis in 1934 and 1936. During the general strikes that took place then, the suburban working classes asserted themselves and rallied, not to support a republic which had become too bourgeois, but to contain the military reaction first, and then achieve a social revolution... Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_008_0027 |