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Titre Formes et structures de l'engagement des écrivains communistes en France : De la « drôle de guerre » à la Guerre froide
Auteur Gisèle Sapiro
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 15, 2003 Repenser le réalisme socialiste
Rubrique / Thématique
I. Études
Page 154-176
Résumé L?article analyse l'évolution des conceptions de la littérature et de l'organisation des écrivains ? et des intellectuels ? dans le Parti communiste français de la Deuxième Guerre mondiale à la Guerre froide. L?expérience de l'occupation allemande entraîne un changement dans la conception du rôle des intellectuels au sein du PCF. Avant la guerre, le modèle de l'engagement dreyfusard prévalait : la mobilisation des intellectuels consistait principalement dans la caution charismatique qu?ils apportaient à la cause défendue. Dans le cadre de l'opposition à l'occupant et au régime de Vichy, il est demandé aux intellectuels de mettre leur art ou leur pratique au service de la cause à défendre. Avec la poésie de « contrebande », Aragon développe un modèle formel qui connaît une grande vogue. Parallèlement, à l'initiative du PCF, se met en place une Résistance intellectuelle organisée par catégorie professionnelle (écrivains, artistes, musiciens, médecins, etc.). Maintenues à la Libération, les associations professionnelles nées de la clandestinité sont fédérées en 1945 dans l'Union nationale des intellectuels (UNI). L?héritage de la guerre conditionne ainsi l'adaptation du réalisme socialiste en France à partir de 1947. Il permet notamment aux intellectuels du Parti de défendre, au nom de leur spécialité, leur relative autonomie quant au jugement de leur pratique contre la tendance ouvriériste qui entend soumettre l'art à l'appréciation du prolétariat et de ses représentants.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The article analyses the evolution of the concepts of literature and the organisation of writers ? and intellectuals ? in the French Communist Party from the second World War to the Cold War. The experience of German occupation leads to a change in the conception of the role of intellectuals within the PCF. Before the war, the prevailing model of commitment was the Dreyfus case : the mobilisation of the intellectuals mainly consisted in the charismatic support they were bringing to the defended cause. In the context of opposition to the occupying forces and to the Vichy regime, it was required of intellectuals that they put their art or their practice at the service of the cause to be defended. With the « smuggled » poetry, Aragon develops a formal model that becomes quite popular. At the same time, on the French Communist Party?s initiative, an intellectual Resistance takes place, organised by professional category (writers, artists, musicians, doctors, etc.). Kept after the Liberation, these professional associations born underground were federated in 1945 into the National Union of the Intellectuals (UNI). The war heritage thus governs the adaptation of socialist realism in France from 1947 onwards. It notably allows the Party?s intellectuals to defend, in the name of their speciality, their relative autonomy regarding the judgement of their practice against the tendency of worker control that intends to subordinate art to the approval of the workers and their representatives.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_015_0154