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Titre Être ou ne pas être réaliste socialiste : l'exemple d'Elseneur de Pierre Courtade
Auteur Paul Aron
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 15, 2003 Repenser le réalisme socialiste
Rubrique / Thématique
I. Études
Page 215-228
Résumé Par la fidélité de son engagement communiste et par les thèmes de ses premiers écrits, Pierre Courtade (1915-1963) peut être considéré comme un écrivain réaliste socialiste. Il doit certainement à cette étiquette d'avoir presque complètement disparu de l'histoire littéraire française. Or, une relecture attentive de ses textes, et en particulier de Elseneur (1949), montre à quel point le réalisme socialiste était, pour lui, vécu comme un problème vivant et non comme un dogme à respecter. Elseneur explore les marges et les limites du genre romanesque par un auteur qui hésite sur les formes qui rendront le mieux compte de son engagement authentique. Il tente de ménager les exigences du parti et sa sensibilité d'intellectuel angliciste. Entre réalisme et allégorie, loin du roman à thèse, des héros positifs et de l'ouvriérisme, la fiction suggère un « récit initiatique » de la « drôle de guerre » étrangement comparable au roman sur lequel Julien Gracq travaille au même moment : Le Rivage des Syrthes (1951). Que ce roman ait pu être écrit par un « intellectuel organique » du PCF dans l'immédiat après-guerre tend à montrer que la situation d'énonciation de l'auteur était moins figée qu'on veut bien le dire aujourd'hui.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais With the loyalty to his communist commitment and the topics of his first publications, Pierre Courtade (1915-1963) can indeed be considered as a socialist realist writer. That is certainly why he has almost totally disappear from the history of French literature. But an attentive rereading of his texts, Elseneur (1949) in particular, shows how much socialist realism was, for him, seen as a living problem and not as a dogma to be observed. Elseneur explores the margins and the limits of the novelistic genre by an author who is unsure of which form would be best to express his genuine commitment. He tries to do right with the party's demands and with his sensitivity as an anglicist intellectual. Between realism and allegory, far from the novel of ideas, of positive heroes and worker control, fiction suggests an « initiatory story » of the « phoney war » strangely similar to the novel on which Julen Gracq is working at the same time : Le Rivage des Syrthes (1951). The fact that this novel could have been written by an « organic intellectual » of the French Communist Party just after the war shows that the author's situation of enunciation was not as stilted as we tend to think today.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_015_0215