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Titre La faucille ou le pinceau ? : Le dilemme des artistes belges face au Réalisme socialiste
Auteur Virginie Devillez
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 15, 2003 Repenser le réalisme socialiste
Rubrique / Thématique
II. Dossier
Page 345-361
Résumé Au lendemain de la Libération, le Parti communiste de Belgique jouit d'une aura particulière auprès des artistes et intellectuels. Les surréalistes révolutionnaires, qui deviendront les fondateurs du mouvement Cobra, mettent leur art au service du Parti même si celui-ci les tolère sans vraiment les soutenir. Mais, comme la popularité du Parti s'est très vite effritée en Belgique, il a été contraint de s'accommoder de ces artistes. Pourtant, malgré une assise de plus en plus faible au sein de la population et des créateurs, le Parti belge va devoir se mettre au diapason de son équivalent français : en 1949, Claude Morgan demande au comité de rédaction de l'édition belge des Lettres françaises de se rallier à la cause du Réalisme Socialiste. C'est la rupture avec Cobra et le début de l'union avec le groupe Forces Murales qui, au sein du Parti belge, va revêtir un rôle équivalent à celui d'Aragon en France. Cependant, à y regarder de plus près, l'art de Forces Murales est plus proche d'Édouard Pignon que d'André Fougeron. Y a-t-il dès lors vraiment un art Réaliste Socialiste en Belgique ? Et dans l'affirmative, comment réagira Forces Murales face à un style opposé au sien ? L'implantation du Réalisme Socialiste en Belgique montre à quel point le Parti communiste de Belgique a dû imposer des injonctions extérieures (venant de Paris et non de Moscou), au risque de promouvoir un art non conforme aux dictats soviétiques puisqu'aucun artiste belge ne répondait totalement à ces poncifs.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Right after the war, the Belgian Communist Party enjoyed a particular popularity among artists and intellectuals. The revolutionary surrealists, who were to become the founders of the Cobra movement, put their art at the service of the Party, even though the latter tolerated them without really supporting them. But, as the Party's popularity quickly decreased in Belgium, it had to put up with these artists. However, in spite of an increasingly weak position among the population, the Belgian Party was going to have to adapt to its French equivalent : in 1949, Claude Morgan asked the editorial committee of the Belgian edition of Les Lettres françaises to join the ranks of Socialist realism. This marks the break-up with Cobra and the beginning of the union with the group Forces Murales which, within the Belgian Party, will play an equivalent role as Aragon in France. But, when one takes a good look at it, the art of Forces Murales is closer to Édouard Pignon's than to André Fougeron's. Is there really then such a thing as Socialist Realism in Belgium ? And if there is, how will Forces Murales react to a style opposite to theirs ? The establishment of Socialist Realism in Belgium shows to what extend the Belgian Communist Party had to impose outside orders (coming from Paris, not from Moscow), with the risk of promoting an art not in accordance with the Soviet standards since no Belgian artist was totally in line with these patterns.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_015_0345