Contenu de l'article

Titre Le cinéma documentaire dans la rue parisienne
Auteur Myriam Juan
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 17, 2004 Imaginaires parisiens
Rubrique / Thématique
Symphonies urbaines
Page 291-314
Résumé Au cours des années vingt, le cinéma est « descendu dans la rue », littéralement, faisant de la capitale l'un de ses sujets de prédilection. Limité dans ses moyens, le documentaire fut le premier touché par ce phénomène, surtout à la fin de la décennie, lorsque, émancipé des autres formes de non-fiction, il attira à lui une génération de jeunes cinéphiles désireux de faire leurs premières armes dans le septième art. Les études historiques n'ont guère accordé à ces films, au mieux, qu'une fonction d'illustration, vivante et émouvante. Or il s'agit d'un matériau protéiforme et ambigu qui, loin d'offrir des documents bruts sur une époque, met en scène la réalité, à partir d'éléments censément tirés, il est vrai, du monde sensible. Ainsi les documentaires tournés dans la capitale pendant les années Vingt montrent-ils les rues de Paris imprégnés des nombreuses mythologies attachées à cet espace tout à la fois réel, symbolique et imaginaire. Itinéraires suivis, difficultés de circulation, usages de la rue, toutes les approches révèlent dans ces films, par-delà leur hétérogénéité, des palimpsestes d'images. Des ruelles du Vieux Paris aux grandes avenues des Beaux Quartiers, en passant par les rues animées par les commerces quotidiens, les documentaires mettent en scène les hésitations de la ville au sortir de la Grande Guerre et ses visages contrastés dans l'imaginaire de l'époque, entre archaïsme teinté de nostalgie et élan vers la modernité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the twenties, films literally came down into the street and made Paris one of its main subjects. Restricted in its means, the documentary genre was the most affected by this movement, particularly towards the end of the decade when, emancipated from other forms of non-fiction, it drew a generation of young movie-lovers keen to cut their teeth in the film industry. Historical studies at best recognized in these films an illustrative function, that was alive and moving. In fact, they constituted a protean and ambiguous material which, far from offering undoctored documents about an era, presented reality, based on elements supposedly taken, admittedly, from the tangible world. The documentaries made in Paris in the twenties therefore depict the streets of Paris steeped in the numerous myths that people this space both real, symbolic and imaginary. The itineraries followed, traffic problems, the way streets are used, all the approaches show in these films, over and above their heterogeneity, overlapping images. From the narrow streets of the Old Paris to the broad avenues of the smart districts, and the bustling streets of everyday commerce, the documentaries present the city's hesitations just after the Great War and its contrasting faces in the spirit of the time, torn between an nostalgic archaism and the desire for modernity.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_017_0291