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Titre Pourquoi l'orientalisme d'Edward W. Said n'est-il pas un japonisme ?
Auteur Marc Kober
Mir@bel Revue Sociétés & Représentations
Numéro no 37, 2014 Edward W. Said
Rubrique / Thématique
Dossier  : Edward W. Said. Une conscience inquiète du monde
Page 91-105
Résumé L'Orient créé par l'Occident ne se limite pas à l'environnement immédiat de l'Europe. Que faire du savoir européen sur le Japon ? S'interroger sur cette quasi-absence de l'Extrême-Orient, et pour limiter notre analyse au seul Japon pris dans sa configuration régionale, ne visera pas à entamer la validité des thèses de Said à propos des autres Orients, mais plutôt à dire l'enrichissement et la profondeur que peut apporter en retour un détour par l'Asie. Le japonisme s'inscrit apparemment dans la tradition des études orientalistes, à visée impérialiste, dans la mesure où l'orientalisme et l'extranéisation occidentale de l'autre sont des corollaires de l'eurocentrisme. Pourtant, l'orientalisme occidental n'a pas atteint le Japon, et ce pays a suivi la même voie que l'Europe en produisant un orientalisme spécifique. Ainsi, les Japonais n'ont-ils pas donné prise à un orientalisme qui serait venu les définir. Au contraire, eux-mêmes ont modelé la perception occidentale du Japon. Néanmoins, les hypothèses saidiennes sur l'orientalisme ainsi conçu sont du plus grand intérêt pour mieux comprendre les échanges entre Europe, Amérique du Nord et Extrême-Orient, tandis que le Japon se trouve conduit à redéfinir sa position, à la fois sujet de l'orientalisme occidental, et producteur d'un orientalisme tourné vers l'Asie proche, en phase avec son histoire impériale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Why Edward W. Said's orientalism is not a Japonism ?
The Orient created by the Occident is not limited to the immediate environment of Europe. What to do with the European knowledge of Japan ? To wonder about this near absence of the Far East, and to restrain our analysis to Japan in its regional configuration, will not aim to deny any validity to Said's ideas about the other Orients, but to show how a detour in Asia can deepen these ideas. Japonism seems to be part of western studies, with an imperialistic goal as far as orientalism and the westerner othering are linked to Eurocentrism. Nethertheless, this orientalism has not reached Japan, as the country has produced its own specific orientalism. The Japanese were not defined by an orientalism from outside. On the contrary, they controlled and created themselves the western outlook over Japan. Despite of this, the saidian hypotheses about orientalism are very relevant in order to understand cultural exchanges between Europe, North America and Far East, whereas Japan has to redefine its own position, at the same time orientalised by westerners and orientalizing the nearby Asiatic countries, according to its own imperialistic history.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_037_0091