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Titre L'œil et la mémoire : réflexions sur les compétences et les savoirs policiers à la fin du XVIIIe siècle, d'après les « papiers » du lieutenant général Lenoir
Auteur Vincent Milliot
Mir@bel Revue Revue d'histoire des sciences humaines
Numéro no 19, 2008 Histoire des savoirs policiers en Europe (XVIIIe-XXe siècles)
Rubrique / Thématique
Dossier  : Histoire des savoirs policiers en Europe (XVIIIe-XXe siècles)
Page 51-73
Résumé Rédigés de 1790 à 1806, les « papiers » du lieutenant de police Lenoir constituent une somme de connaissances sur la police parisienne à la veille de la Révolution. Ce document, inédit, traduit ce que la police aurait accepté de porter à la connaissance de la population, ce qu'elle aurait pu révéler de ses pratiques et de ses finalités, de son organisation et de sa manière de collecter de l'information pour mieux agir. Le savoir de la police de Paris apparaît dans une triple perspective. Il participe d'abord de la construction d'une « mémoire de l'État », que la police veut facilement utilisable grâce à la production systématique de registres et de répertoires. Le savoir de la police se définit ensuite comme devant être le plus « total » possible, d'où la double volonté de mettre en place un enregistrement généralisé des populations et de disposer de l'aide de nombreux « auxiliaires » pour l'informer. La police, enfin, doit « savoir » ce qu'elle fait. Ses acteurs sont des professionnels qui acquièrent un « métier » et des spécialités, qui respectent certaines procédures éloignant de l'arbitraire. La production de ce savoir, utile et nécessaire au fonctionnement des rouages policiers et à son action sur le corps social, dépend de plus en plus de la maîtrise de « savoirs techniques », fondement d'une nouvelle identité professionnelle et d'une légitimité accrue auprès des populations.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Written between 1790 and 1806, the « papers » of senior police officer Lenoir constitute a comprehensive survey about Parisian police on the eve of the French Revolution. This unpublished document expresses what the police would have found acceptable to bring to the population's attention, what they could have revealed of their practical experiences, of their organization and of the way they collected information in order to act better. The Parisian police knowledge can be seen from three angles. It first takes part in the construction of a « State memory » that the police want to be easily usable thanks to the systematic production of lists and registers. The police knowledge then defines itself as having to be the most « complete » it can possibly be, therefore they wish to put both a registration of the population into general use and to be aided in the gathering of this information by numerous « auxiliaries ». Ultimately the police need to know what they are doing. Their « members » are professionals who acquire skills and experience and who adopt some procedures to avoid an arbitrary approach. This knowledge production is useful and necessary to the functioning of police structures and to their action on the body of the population and depends more and more on the « technical skills » control, the foundation of a new professional identity and of an increased legitimacy towards the population.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHSH_019_0051