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Titre Decisiones políticas y entramados jurídicos en un régimen de despojo : El caso del ejido “Caleras de Ameche”, Guanajuato (México)
Auteur Clara Salazar
Mir@bel Revue Revue internationale des études du développement
Numéro no 238, 2019/2 Dépossessions foncières et stratégies d'acteurs en milieu rural
Page 193-218
Résumé L'objectif de cet article est de questionner les limites de la dimension politique de la dépossession des terres dans sa double expression : les décisions qui guident l'action politique et sa mise en œuvre dans le cadre de l'exercice de gouvernance. Pour ce faire, cet article présente les dispositifs mis en place par l'État mexicain afin de soutenir l'investissement étranger direct et de permettre au marché libre de disposer des terres ejidales. À partir de l'exemple de l'ejido « Caleras de Ameche », dans l'État de Guanajuato, il analyse l'usage manichéen d'instruments juridiques et autres systèmes de coercition qui permettent à l'industrie automobile Toyota de s'approprier les terres des ejidatarios et aux acteurs locaux de bénéficier sans mérite de la valorisation des terres ejidales. La dynamique observée montre que le régime politique se caractérise par une relation sociale de redistribution coercitive du foncier : les acteurs du gouvernement exproprient les ejidatarios et les particuliers selon des critères distincts ; les promoteurs immobiliers ont recours à des mécanismes de coercition pour accéder au foncier ; le gouvernement évalue la terre de manière différenciée et la remunère selon la place des acteurs dans la structure sociale ; enfin, l'entreprise étrangère fixe ses conditions d'investissement auprès du gouvernement de l'État du Guanajuato. On observe des actes de résistance de la part des ejidatarios, mais ceux-ci font aussi preuve d'une grande ambivalence face à la pression institutionnelle réelle, de telle manière qu'ils finissent par accepter la marchandisation de leurs terres.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The objective of this paper is to examine the political dimension of land dispossession in its twofold expression: the decisions that inform action, and its implementation in the exercise of government power. To this end, the article presents the measures taken by the Mexican government to support direct foreign investment, thus making communal land available to the free market. The communal land of “Caleras de Ameche,” in the state of Guanajuato, was chosen to analyse the Manichean use of legal instruments and of other mechanisms of duress, for a takeover of communal land by the automotive manufacturer Toyota, and for local actors to benefit undeservedly from the value added of communal land. The dynamic observed points to the fact that the political regime is characterised by a social relation of “coercive redistribution” of the land in which government officials carry out expropriations based on different criteria for communal land owners and private ones. Property developers resort to duress to access the land. Government officials appraise the land differentially, and pay for it according to the place of the actors within the social structure. Finally, the foreign corporation sets its terms of investment for the local government to comply with. Acts of resistance on the part of communal land owners have been observed, yet the owners have proved ambivalent towards formal institutional pressure, and have accepted the commodification of their land.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RIED_238_0193