Titre | La multitude contemporaine | |
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Auteur | Paolo Virno | |
Revue | Multitudes | |
Numéro | no 74, printemps 2019 Pour l'Europe | |
Rubrique / Thématique | Hors-Champ |
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Page | 135-144 | |
Résumé |
La grammaire de la multitude en définit les traits saillants : le premier est la fin de la séparation du public et du privé. En découle un nouveau rapport entre l'individuel et le collectif : on ne converge pas dans l'Un, on agit différemment à partir d'un fond commun. La multitude est ambivalente, servile et révoltée à la fois. Elle aime avoir peur, mais en étant à l'abri, elle demande de la sécurité. Elle est animée par le sentiment de ne pas se sentir chez soi, et adopte par rapport à cela des stratégies différentes, voire opposées. Les « lieux communs » caractérisent ses discours qui prennent des formes très générales. Ce recours aux « lieux communs » vient directement du sentiment de ne pas se sentir chez soi, et de devoir penser de quelle manière on y est. Mais l'aspect public de l'intellect éprouvé en commun, loin de laisser libre, crée une dépendance personnelle par rapport à des hiérarchies diverses. Chacun se comporte en public en virtuose, en artiste interprète, dans la coopération productive en quoi consiste tout travail contemporain. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The grammar of the multitude defines its salient features: the first is the end of the separation between the public and the private. The result is a new relationship between the individual and the collective: we do not converge in the One, we act differently from a common background. The multitude is ambivalent, servile and rebellious at the same time. It likes being scared, but being safe, it asks for security. It is animated by the sentiment of not feeling at home, and adopts different or even opposing strategies. The “commonplaces” characterize its discourses which take very general forms. This recourse to “commonplaces” comes directly from the sentiment of not feeling at home, and having to think of how we are there. But the public aspect of the intellect experienced in common, far from being free, creates a personal dependence on various hierarchies. Everyone behaves in public as a virtuoso, as a performer, in the productive cooperation characteristic of contemporary work. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MULT_074_0135 |