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Titre « Le chien naît misanthrope »
Auteur Aude Fauvel
Mir@bel Revue Revue d'histoire des sciences humaines
Numéro no 28, 2016 Les sciences du psychisme et l'animal
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 45-72
Résumé Que penser des hommes qui passent plus de temps avec leurs animaux qu'avec leurs proches ? Et pourquoi certains chiens ressemblent-ils à leurs maîtres ? Au XIXe siècle, époque où les animaux envahirent les villes, ces questions inquiétèrent les psychiatres. Peut-être était-il dangereux qu'humains et animaux partageassent leur intimité ? Il convenait en tout cas d'enquêter. Explorant cet aspect méconnu du discours psychiatrique, cet article met en lumière le retournement de valeurs qui s'opéra chez les aliénistes français au cours du XIXe siècle. Car si les pionniers de la psychiatrie furent initialement favorables aux contacts interespèces, ils changèrent ensuite d'avis, allant jusqu'à estimer qu'à trop vivre ensemble, bêtes et humains risquaient de se rendre mutuellement fous. De zoophiles promoteurs de la Société protectrice des animaux en 1846, les aliénistes devinrent ainsi des détracteurs de l'amitié entre animaux et humains, transformant la zoophilie en notion pathologique à la fin du siècle.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Why do some dogs resemble their masters? And what should we think of people who spend more time with their animals than with their relatives? As pets invaded cities in the 19th century, these questions were seriously examined. No one was sure whether animals and humans were meant to share such a level of intimacy. Worried that this might be dangerous, psychiatrists questioned the psychological effects of these contacts. This article deals with the evolution of this debate in nineteenth-century French psychiatric discourses, tracing the changes in the meaning of the word “zoophilia”, from a laudatory connotation to a pathological one. I begin by analysing the little-known participation of alienists to the creation of the French Society for Animal Protection in 1846. I then show how French mad-doctors, who were thus initially favourable to interspecies contacts, finally changed their opinion and came to believe that humans and animals were damaging each other's soundness of mind.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rhsh/1402