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Titre Surveiller sans punir. Un commun de résistance au travers du « braconnage » dans les forêts camerounaises
Auteur Laurence Boutinot, Christophe Baticle, Guy Patrice Dkamela, Philippe Karpe, Étienne Le Roy
Mir@bel Revue Espaces et Sociétés
Numéro no 175, 2018/4 Biens communs et territoires
Rubrique / Thématique
I. Biens communs et territoires
Page 51-68
Résumé En Afrique centrale, l'héritage colonial confère aux États le monopole de la propriété sur le foncier forestier et le pouvoir de redistribuer les espaces aux acteurs privés et aux organisations internationales sous forme de concessions ou d'aires protégées. Dans l'est forestier du Cameroun, des groupes de Bantous sédentaires et agriculteurs ou de Pygmées Baka chasseurs-cueilleurs et semi-nomades font face à un phénomène d'enclosures que constituent les unités forestières d'aménagement (ufa) dédiées à l'exploitation de la ressource ligneuse par une société privée. Cette restriction de l'accès aux ressources forestières menace la sécurité alimentaire et la reproduction sociale de ces populations. À partir d'une définition non normative des communs, nous faisons l'hypothèse d'un commun de résistance qui se construit à partir d'une praxis territoriale, en tant qu'ensemble de pratiques concrètes qui s'auto-légitiment sur la base d'un sentiment d'injustice quant aux restrictions d'usage dont fait l'objet le territoire forestier.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
In Central Africa, the colonial legacy has granted the states a monopoly on forest land ownership and the power to redistribute spaces to private actors and international organisations through concessions or protected areas. These dynamics lead to the reduction of customary hunting territory. In the forests of East Cameroon, sedentary Bantu farmers and the semi-nomadic hunter-gatherers of the Baka people are faced with a phenomenon of ‘enclosures' in the form of Forest Management Units (fmu) reserved for timber exploitation by a private company. This restriction of access to forest resources threatens their food security and social reproduction. We use a non-normative definition of the commons to formulate the hypothesis that a commons for resistance is emerging in response to this situation. It is built on a territorial praxis, i.e., a set of concrete practices that are self-legitimated by a shared feeling of injustice with regards to restrictions on the use of forest territory.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ESP_175_0051