Titre | Les destinées politiques : individus et histoire dans le cinéma de Wan Jen | |
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Auteur | Matthieu Kolatte | |
Revue | Monde Chinois | |
Numéro | no 57, 2019/1 Affect et politique dans le cinéma sinophone après 1980 | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Affect et politique dans le cinéma sinophone après 1980 |
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Page | 47-58 | |
Mots-clés (matière) | artiste censure cinéma film idéologie | |
Mots-clés (géographie) | Taiwan | |
Résumé |
Moins connu en Occident que ses confrères Hou Hsiao-hsien et Edward Yang, Wan Jen a joué un rôle important dans le développement de la nouvelle vague taiwanaise des années 1980. Son premier opus, le court métrage Le Goût des pommes contribua à forcer le barrage de la censure en provoquant un conflit entre les défenseurs de l'ordre ancien et ceux qui appelaient de leurs vœux un cinéma libéré des contraintes idéologiques. Son premier long métrage, Ah Fei, posa quant à lui un jalon important dans l'élaboration d'un langage filmique permettant d'explorer les liens entre l'individu et son environnement sociopolitique, un projet que l'on peut considérer comme constitutif de la nouvelle vague des années 1980. Plus politique que ses collègues, Wan s'attira ensuite les foudres de la censure. C'est donc dans les années 1990 seulement, à la faveur de la démocratisation de l'île, qu'il put déployer la réflexion qu'il entendait mener sur l'histoire de son pays.La filmographie de Wan apparaît marquée par une grande unité au niveau de ses préoccupations et peut être considérée comme particulièrement représentative de la manière dont la nouvelle vague et ses héritiers articulent les dimensions individuelle et collective de l'histoire à travers la représentation d'un vécu dédramatisé. C'est cet aspect de l'œuvre de Wan qui nous intéresse avant tout ici. À travers l'analyse de chacun de ses films, nous examinons dans cet article les éléments d'une réflexion portant sur le lien entre sensibilité individuelle et dimension politique de l'histoire ; nous éclairons également les procédés filmiques permettant à Wan de mettre en scène cette réflexion ; enfin, nous cherchons à déterminer la place que cette réflexion occupe dans le cinéma de l'île ainsi que son inscription dans le contexte taiwanais des années 1980 et 1990. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In the West, Wan Jen never enjoyed the same attention as his colleagues Hou Hsiao-hsien and Edward Yang. Nevertheless, he did play a major role in the development of Taiwan New Cinema in the 1980s. His first movie, the short film entitled The Taste of Apples, helped knock down the wall of censorship by triggering a conflict between the followers of the old school and the proponents of a cinema freed from ideological constraints. His first feature film, Ah Fei, contributed greatly to the elaboration of a filmic language enabling to investigate the links between individuals and the sociopolitical context they live in, a project which can be considered central to Taiwan New Cinema. More vocal than his colleagues, Wan soon became the target of censorship. He had therefore to wait for the 1990s and for the political liberalization they brought forth in order to fully deploy his critical discourse on history.Wan's filmography strikes as thematically very coherent and illustrates particularly well the way New Cinema directors and their heirs combine the individual and the collective dimensions of history through a de-dramatized representation of personal experiences. It is this aspect of Wan's cinema that we explore in this article. Analyzing each of his movies separately, we examine how they bring reflection about the links between individuals and the political dimensions of history ; we also show by which cinematographic tools Wan is able to articulate this reflection ; finally, we try to situate his films in Taiwan cinema and within the context of the 1980s and the 1990s in Taiwan. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MOCHI_057_0047 (accès réservé) |