Titre | Regain religieux dans le cinéma sud-coréen : vers une trans-religion du futur ? | |
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Auteur | Antoine Coppola | |
Revue | Sociétés | |
Numéro | no 144, 2019/2 Le monde des objets | |
Rubrique / Thématique | Marges |
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Page | 95-103 | |
Résumé |
Énormes succès du cinéma sud-coréen, les deux Along With the Gods, « films de réincarnations » au budget inégalé, stigmatisent la résurgence de la religiosité sur les écrans petits et grands locaux, et ceci, à un moment historique d'expansion du pays à tous les niveaux. Ils ne restaurent pas seulement la puissance syncrétique de certaines valeurs néo-confucianistes en réaffirmant, notamment, l'autorité centrale patriarcale et le lien entre l'Au-delà et le monde des humains dans deux mondes fatalement immuables. Car trans-religieuses dès l'origine, ces valeurs évoluent, ici, dans une version nouvelle qui cherche à intégrer l'actuel néo-panasiatisme politique centré sur une Corée réconciliée avec son passé et les sensibilités « matérialistes » contemporaines. A la différence des religions focalisées sur des fondements originaux « historiques », cette supra-religion du futur, faites de simulacres absorbant les attentes du public actuel (vie positivée et réincarnation en humain, par exemple) et peu soucieuse de fidélité à des origines contraignantes et précises jusqu'à ne pas (encore) se nommer, n'est pas qu'une simple customisation postmoderne d'anciennes croyances comme « Superman » ou « Matrix » mais une logique mutante polymorphe et tentaculaire qui veut sans cesse incorporer sous sa toile plus de croyants et plus de spectateurs. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The two highly successful South Korean films, described as “reincarnation films” and with unparalleled budgets, stigmatize the resurgence of religiosity on local screens both big and small, and this, at a historic moment of expansion of the country on all levels. The films do not only restore the syncretic power of certain neo-Confucianist values by reaffirming, in particular, the central patriarchal authority and the link between the Beyond and the human world in two inevitably immutable worlds; these values, transreligious from the beginning, evolve, here, into a new version that seeks to integrate the current political neo-pan-Asianism centered on a Korea reconciled with its past and contemporary “materialist” sensibilities. This supra-religion of the future is not like religions focused on original “historical” foundations. It comprises simulacra that absorb the expectations of the current public (positivized life and human reincarnation, for example) and has little concern for fidelity to binding and precise origins—to the point of not (yet) having a name. Nor is it a mere postmodern customization of old beliefs as in Superman or The Matrix, but a polymorphous and sprawling mutant logic that constantly seeks to incorporate in its web more believers and more spectators. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOC_144_0095 |