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Titre Exil pénal et circulations forcées dans l'Empire colonial français
Auteur Linda Amiri
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro no 20, 2019 Dossier : L'inévitable prison
Rubrique / Thématique
L'inévitable prison
 Prisons algériennes
Page 59-76
Résumé La loi du 30 mai 1854 sur l'exécution de la peine des travaux forcés fait de la Guyane un territoire expérimental de l'utopie pénale, agricole et coloniale. Entre 1852 et 1867, les transportés coloniaux représentent à peine 1,32 % des effectifs, la catégorie « forçat arabe » fait son apparition en 1866 dans les statistiques officielles de l'administration pénitentiaire guyanaise. En 1867, la décision du gouvernement français d'arrêter provisoirement les convois de transportés européens modifie considérablement la sociologie du bagne : afin de trouver un second souffle à ce projet de colonie pénitentiaire, décision est prise de puiser dans le vivier des transportés indigènes pour continuer à alimenter la Guyane de forces vives. De 1868 à 1887, ce vivier est majoritairement composé de « forçats arabes » originaires principalement d'Algérie. L'objet du présent article est de revenir sur le contexte politique et social dans lequel s'ouvre la période algérienne des bagnes de Guyane (1867-1887), de réinscrire ces derniers dans la géographie des circulations forcées « trans-impériales », tout en dessinant les contours de la première génération de forçats algériens. Pour ce faire, nous avons choisi d'établir notre corpus de sources autour du convoi du 27 juillet 1868 qui semble avoir été le premier convoi de condamnés algériens depuis l'arrêt provisoire des condamnés européens vers la Guyane.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The law of May 30,1854 on the execution of the sentence of hard labor turned French Guiana into an experimental territory for a penal, agricultural and colonial utopia. Between 1852 and 1867, penal colonists represented only 1.32% of the workforce. The category «Arab convict» made its appearance in 1866 in the official statistics of the penitentiary administration of French Guiana. In 1867, the decision of the French government to temporarily halt the transport of European undesirables greatly altered the sociology of the penal colony. In order to impart a second wind to the prison colony project, a decision was made to tap into the pool of indigenous convicts to supply French Guiana with vital recruits. From 1868 to 1887, this pool was composed mainly of «Arab convicts» mostly from Algeria. The purpose of this article is to revisit the political and social context of the Algerian period in the French Guiana penal colony (1867-1887), to record these as part of the geography of «trans-imperial» forced transports, tracing the contours of the first generation of Algerian convicts. To do this, we chose to establish our body of sources around the convoy of July 27, 1868, which seems to have been the first convoy of Algerian convicts since the provisional suspension of European convict transports to French Guiana.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/anneemaghreb/4514