Titre | L'« éco-logis » politique : un dépaysement critique de l'habitat durable en Europe | |
---|---|---|
Auteur | Sophie Némoz | |
Revue | Sciences de la société | |
Numéro | no 98, décembre 2016 Habitat durable : approches critiques | |
Page | 30-43 | |
Résumé |
Cet article retrace les processus d'institutionnalisation de l'habitat durable dans trois pays européens : la France, la Finlande et l'Espagne. En prenant appui sur un travail de thèse (Némoz, 2009), il s'agit d'engager une réflexion sur la définition politique de la « durabilité » dans le secteur résidentiel et sur la portée critique de son approche comparative dans l'espace et dans le temps. L'objectif est d'expliciter et de mettre en débat la part de normativité que l'habitat durable exerce sur les politiques publiques en Europe. Les hypothèses d'un outil de gouvernementalisation et d'une capacité de distanciation cognitive sont approfondies, en revenant tant sur les méthodes que sur les résultats. Contre la vision simpliste d'un changement global de culture, l'européanisation de l'habitat durable est analysée comme la construction multi-échelle et muticulturelle d'un « format » : l'« éco-logis ». La légitimation de cette catégorie spatiale s'avère être dominée par un registre managérial et technologique. Celui-ci tend à réduire la transformation résidentielle à des exigences écologiques et économiques, sans ouvrir de discussion sur le fonctionnement des relations de pouvoir et des rapports sociaux. L'approche comparative se révèle être un ressort de la réflexion critique en ce qu'elle la délocalise. Elle instruit l'« éco-logis » d'une portée plus large, en éclairant plusieurs facettes que le regard doit parcourir s'il veut saisir la morphologie du pouvoir sur nos modes d'habiter avec la nature. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Résumé anglais |
This article looks at the institutionalization process of sustainable housing in three European countries: France, Finland and Spain. Building on a thesis (Némoz, 2009), the analysis entails further reflection on the political definition of « sustainability » in the residential sector and further discussion on the critical scope of comparative approach in space and time. The objective is to make explicit and to pave the way for debate about the normative dimension of sustainable housing and its impacts on public policy in Europe. The assumptions of a tool for supporting governments and the cognitive distance taken are examined in relation to the methodologies used and their results. Far from the simplistic vision of a global change of culture, the Europeanisation of sustainable housing is analysed as a multiscale and multicultural construction of a « format »: the « eco-housing ». The legitimacy of this spatial category has proven to be dominated by a managerial and technological register. It tends to reduce the residential transformation from ecological and economic requirements without opening the discussion on the functioning of power relations. The comparative approach proves to be a driving force that relocates the critical reflection. It examines the « eco-housing » in a broader scope which highlights several facets that give new insights into the morphology of power over our ways of living with nature. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
|
Article en ligne | http://journals.openedition.org/sds/4682 |