Titre | A Street-less Revolution: The Production of Political Public Spaces during Iran's 1905-06 Constitutional Revolution | |
---|---|---|
Auteur | Ashkan Rezvani-Naraghi | |
Revue | Histoire urbaine | |
Numéro | no 55, août 2019 Osaka 1868-1945 : modernités japonaises - Usages politiques de la rue | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Repenser les usages politiques de la rue au début du XXe siècle |
|
Page | 91-106 | |
Résumé |
En 1905-1906, la première révolution moderne de l'histoire contemporaine
iranienne débouche sur l'établissement d'une démocratie parlementaire. Plusieurs
mois de soulèvement et de protestations forcent le gouvernement à céder aux
revendications des manifestants et à accepter la création du premier parlement.
À Téhéran, la capitale, les principaux lieux de protestation sont les cours de deux
mosquées, un mausolée sacré, et le jardin de l'ambassade de Grande-Bretagne.
Dans d'autres grandes villes du pays, les mosquées et les lieux saints s'imposent
eux aussi comme les principaux espaces de protestation. La Révolution Constitutionnelle peut donc être comprise comme un mouvement social sans rue durant
lequel l'action collective de la population s'est avant tout concentrée dans ses
espaces sacrés. Cet article cherche à expliquer les choix spatiaux des manifestants
à travers l'analyse de la société urbaine iranienne durant le XIXe siècle et le début
du XXe siècle, d'une part, et des répertoires ordinaires de contestation de l'Iran
pré-moderne, d'autre part. Il défend l'idée selon laquelle il existe un lien étroit
entre la configuration de la société urbaine et la production d'espaces publics
politiques dans l'Iran du tournant du siècle. À travers l'étude de la formation de
ces espaces publics politiques non-occidentaux, il s'agit d'apporter des éléments de
discussion au corpus de connaissances produites par les théories des espaces
publics et les théories spatiales des mouvements sociaux qui ont tendance a être
dominées par des perspectives européennes et nord-américaines. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
In 1905-06, the first modern revolution in the contemporary history of Iran
resulted in the establishment of parliamentary democracy in the country.
Months of uprising and protest forced the government to surrender to the protesters' demands and agree to the foundation of the first parliament. In Tehran,
the capital, people's major protest sites were the courtyards of two mosques, a holy
shrine, and the British embassy garden. Similarly, in other big cities around the
country, people mostly used mosques and holy shrines as their primary protest
sites. This paper demonstrates that the Constitutional Revolution was largely a
street-less social movement during which people primarily depended on their
sacred spaces as protest sites. The paper investigates the reasons for people's
spatial choices by analysing Iranian urban society in the 19th and early 20th century
and examining the common repertoires of contention in pre-modern Iran. It
suggests that there is a close relationship between the configuration of urban
society and the production of political public spaces in turn-of-the-century Iran.
By including a non-Western narrative of political public spaces, this essay adds a
vital set of examples to the body of knowledge on spatial theories of social
movements and public spaces, which tend to be dominated by European and
North American perspectives. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_055_0091 |