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Titre Les sciences de la communication : un phénomène de dépendance culturelle ?
Auteur Yves De la Haye, Bernard Miege
Mir@bel Revue Communication
Titre à cette date : Communication et information
Numéro Vol. 2, no 3, automne 1978
Page 4-23
Résumé Dans un premier temps, les auteurs de cet article font l'examen critique des fondements, de la logique et des outils conceptuels des sciences de la communication, puis font état du caractère «attrape-tout» de ces sciences qui, fortes de leurs ambiguïtés et de leurs ambivalences, qualifient allègrement de «communicatif» l'ensemble des faits sociaux. Ils passent aussi en revue leurs principales sources d'inspiration épistémologique — courants interactionniste, structuraliste et cybernétique — pour ensuite s'interroger sur les conditions historiques de l'implantation et de l'acclimatation «à la française» de ces sciences venues des U.S.A., et chercher à savoir quelles contradictions sociales ces sciences visent à traiter ou à déplacer. D'abord importées par des praticiens soucieux de valoriser leurs produits auprès des clients, les sciences de la communication ont connu une lente émergence au cours de la présente décennie dans les universités où elles commencent à occuper des positions de force. Leur essor s'expliquerait : — par l'incapacité des sciences sociales traditionnelles à proposer des modèles et des instruments simples, neutres et divers ; — et par le besoin, senti par les nouveaux services auxiliaires des groupes monopolistes et des gouvernements, de surdéterminer la sphère de l'échange et de la production de signes dans l'ensemble social pour assurer les relations publiques, la consolidation ou les modifications des images de marques, de firmes et de politiques. Dans cette optique, la contribution des sciences de la communication «est d'autant plus nécessaire» , que les appareils idéologiques sont le lieu de contradictions de plus en plus aiguës».
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Communication sciences : a cultural dependency ? First the authors question the foundations, the logic and the conceptual tools of the so-called communication sciences. Then they point out the ambiguities and the contradictions of these sciences, which together with their all entrapping capacity, "enables" them to pontify and to claim all tilings to be in the realm of communicology. A recall of their main episte-mological breeding ground — interactionism, structuralism and cybernetics — is followed by an examination of the historical contect within which these sciences emigrated and settled in France. We witness the "French-ization" of these native American communication sciences. The authors then raise the question of the social issues which these sciences can effectively study and those which they simply obfuscate. In the beginning, these sciences were imported by practionners who dealt in communication expertise. During the present decade they spread over into the academic field and have begun to infiltrate university curricula and research programs where they now hold a position of some importance. Their rather rapid rise may be explained thus : — the inability of traditional social sciences to come up with conceptual models and techniques which are both simple to apply and readily adapt¬ able, — and by the felt need of new auxiliaray administrative services of monop¬ olistic corporations and of governments to control the production and the distribution within society of those symbols which support public relations campaigns by reinforcing and/or modifying the public image of private firms and public policies. In view of this, the contribution of the communication sciences is all the more valuable because contradictions within ideological apparatus are becoming increasingly acute.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/comin_0382-7798_1978_num_2_3_1056