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Titre Pour une histoire globale du fait religieux « contemporain »
Auteur Charles Mercier
Mir@bel Revue Revue historique
Numéro no 692, octobre 2019
Page 959-982
Résumé Cet article vise à explorer les raisons de la faible connexion entre l'historiographie religieuse et l'histoire globale dans les recherches portant sur les périodes allant de la fin du XVIIIe siècle à nos jours (regroupées en France sous le terme d'« époque contemporaine »). D'un côté l'histoire globale, qui s'est structurée à partir des sciences économiques et politiques, semble peu intéressée par les faits religieux, jugés peu explicatifs des phases les plus récentes de la globalisation. De l'autre, l'historiographie religieuse, qui a cherché à séculariser ses démarches, semble méfiante vis-à-vis d'une histoire globale parfois ordonnée à une sorte de théologie de la convergence. Dans leur très grande majorité, quand les historiens du fait religieux contemporain dépassent les frontières nationales dans leurs travaux de recherche, ils privilégient le paradigme de « l'histoire transnationale » et non celui de l'histoire globale. Tout en reconnaissant les mérites de ce positionnement « humble », l'auteur plaide pour une histoire globalisée du fait religieux contemporain, qui mettrait à l'épreuve des sources les théories sociologiques du religieux globalisé, qui discuterait les hypothèses des historiens de la globalisation, et qui analyserait à nouveaux frais les dynamiques du religieux dans l'histoire récente de l'humanité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article aims to explore the reasons for the poor connectivity of religious historiography and global history in the researches covering periods from the late eighteenth century to the present (gathered under the name of “contemporary era” in France). On the one hand, global history, which has been structured from works in economics and politics, seems not interested in religious matters, which are considered irrelevant for the explanation of the most recent phases of globalization. On the other hand, religious historiography, which has sought to secularize its approaches, seems suspicious of a global history that is sometimes theologically grounded, assuming for instance that humanity is converging. The rare works of global history specifically focused on religion seem to justify, by their disturbing proximity to world theology, these apprehensions. In their vast majority, when historians of contemporary religion cross the national borders in their study works, they mobilize the paradigm of “transnational history” and not that of global history. While acknowledging the merits of this “humble” positioning, the author pleas for a globalized history of religion in the contemporary era, that would test the sociological theories of the globalized religion, discuss the hypotheses of the historians of globalization, and analyze in new ways the dynamics of the religion in the recent history of humanity.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHIS_194_0959