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Titre Peut-on refaire le Liban ?
Auteur Ghassan Tueni
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 55, no 2, 1990
Page 343-356
Résumé Après quinze années de guerre, se pose la question de l'avenir du Liban même en tant qu'Etat et nation. Les Libanais ne veulent plus du Liban d'avant 1975 mais les sondages montrent clairement qu'ils sont très majoritairement contre les milices, contre la partition et en faveur de la coexistence dans le cadre d'une démocratie majoritaire. Pour refaire le Liban, il faut un nouveau contrat social à partir d'un consensus interlibanais qui pourra à son tour susciter le consensus international et mettre un terme aux interventions de multiples acteurs régionaux dans la crise libanaise qui ont utilisé ce théâtre pour servir leurs objectifs stratégiques. Les accords de Taëf, dont le bilan est pour le moment peu encourageant, ne sont pas pour autant condamnés. Mais le Liban aurait besoin aujourd'hui d'un programme d'action international, conduit par les Nations Unies, seules susceptibles d'engager tous les acteurs directs ou indirects du conflit. Ce programme serait mené en coordination avec le gouvernement libanais et les Etats arabes pour refaire le Liban de l'avenir. Si cela a été possible pour la Namibie, le Cambodge, la guerre du Golfe ou le Nicaragua, pourquoi ne le serait-ce pas pour le Liban ?
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Is It Still Possible to Rebuild Lebanon ?, by Ghassan Tuéni After 15 years of war, Lebanon's very viability as a nation is in question. Its people do not want a return to the pre-1975 situation, but poils show they are strongly against militias, against partition and in favour of coexistence within a majoritarian democracy. A new social contract would be necessary to rebuild Lebanon, stemming from internai consensus. This in turn should be capable of creating the necessary international consensus needed to end ail interférence from the multiple regional interests which are active in the Lebanese crisis, and who for too long have used it to further their own strategie objectives. Though réception of the Taëf Agreement proposais has not for the moment been very encouraging, they have nonetheless not been rejected out of hand. But Lebanon now needs international help under the aegis of the United Nations, which alone can wield the necessary influence over all direct and indirect protagonists in this complex conflict. This would have to be a programme of reconstruction undertaken in coordination with the Lebanese government and the Arab countries. If it has proved possible in the case of Namibia, the Gulf War and Nicaragua, why should it not work for Lebanon ?
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1990_num_55_2_3949