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Titre La dissuasion nucléaire en question ?
Auteur David S. Yost
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 55, no 2, 1990
Page 389-407
Résumé Contrairement à certaines impressions largement répandues, l'ambivalence de l'opinion publique au sujet de la dissuasion nucléaire n'est pas un phénomène nouveau dans les sociétés occidentales telles que la Grande-Bretagne, la France, la RFA et les Etats-Unis, mais existe depuis au moins le milieu des années 50. Il ne semble pas que l'acceptation par l'ensemble de la population de la politique de dissuasion nucléaire ait diminué de manière significative, sauf en Allemagne de l'Ouest. Toutefois, une tendance à une certaine délégitimation de la dissuasion nucléaire est apparue dans un certain nombre de secteurs importants de l'élite et des milieux attentifs dans des pays tels que la Grande-Bretagne, la RFA et les Etats-Unis. Cette délégitimation peut être définie (tout au moins dans certains cercles) comme une réduction de la confiance dans la fiabilité et la sécurité des systèmes de dissuasion nucléaire et une moindre certitude que le fait d'imposer des menaces nucléaires aux adversaires soit pratiquement utile, stratégiquement nécessaire et/ou moralement légitime. Le soutien futur de la dissuasion nucléaire par l'opinion publique sera probablement influencé par un large éventail de facteurs à l'extérieur et à l'intérieur de la communauté de l'Atlantique Nord, mais les choix que feront les élites dirigeantes occidentales auront une influence cruciale lorsqu'elles s'occuperont du fossé qui sépare les élites de la masse sur certaines questions (par exemple le problème de l'« emploi en premier ») ou des évolutions qui tendent à délégitimiser la dissuasion nucléaire dans certains secteurs des élites et des milieux attentifs.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The Delegitimization of Nuclear Deterrence, by David S. Yost Contrary to some widespread impressions, public ambivalence about nuclear deterrence is not a new phenomenon in Western societies such as Britain, France, West Germany, and the United States, but has existed since at least the mid-1950s. However, mass public acceptance of nuclear deterrence policies does not seem to have eroded significantly, except in West Germany. On the other hand, a tendency toward a certain delegitimization of nuclear deterrence has emerged in some important sectors of the elite and attentive publics in countries such as Britain, West Germany, and the United States. This delegitimization might be defined as (at least in some circles) reduced confidence in the reliability and safety of nuclear deterrence arrangements and lessened certainty about the practical prudence, strategie necessity, and/or moral legitimacy of posing nuclear threats to adversaries. Future public support for nuclear deterrence will probably be influenced by a large array of factors outside and within the North Atlantic community, but the choices made by Western leadership elites will be of crucial significance in dealing with the elite-mass public gap on some issues (e.g., first-use policies) and the trends that have tended to delegitimize nuclear deterrence in some sectors of the elite and attentive publics.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1990_num_55_2_3952