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Titre Le Mémorial de l'Alsace-Moselle et le « Mur des noms » ou de la difficulté à créer une mémoire « consensuelle »
Auteur Jean-Noël Grandhomme
Mir@bel Revue Guerres mondiales et conflits contemporains
Numéro no 276, octobre-décembre 2019 La France en guerre dans le second XXe siècle : Représentations et mémoires contemporaines, 2000-2017
Rubrique / Thématique
Dossier - La France en guerre dans le second XXe siècle : représentations et mémoires contemporaines, 2000-2017
Page 11-23
Résumé Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Alsace et la Moselle, annexées par le IIIe Reich, connaissent un destin spécifique qui se reflète notamment par l'incorporation de force dans l'armée allemande et les Waffen SS. Après le combat pour les indemnisations matérielles, les associations s'emploient, à partir de la fin des années 1990, à obtenir une reconnaissance morale. Les « Malgré-nous » et « Malgré-elles » ne veulent plus être des « soldats honteux ». C'est dans ce contexte qu'est construit, en 2005, le Mémorial de l'Alsace-Moselle. L'article analyse en quoi cette politique « mémorielle » est essentiellement le fait des acteurs locaux. L'exigence d'une certaine forme de repentance de la part de l'État, nourrie par une vie politique régionale encore imprégnée par les douleurs rentrées du passé et parfois des revendications identitaires, a toutefois été ignorée jusqu'à la présidence Sarkozy en 2008-2009 alors qu'est discuté le projet d'un Mur des noms en la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires du second conflit mondial en Alsace-Moselle. L'article montre pourquoi la polémique a eu raison du projet jusqu'à aujourd'hui.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais During the Second World War, Alsace and Moselle, annexed by the Third Reich, faced a specific fate which is reflected in particular by the forced enlistment of the region's men into the German Army and the Waffen SS. After the struggle for material compensation, toward the end of the 1990s associations worked on seeking moral recognition for their wartime experience. These former members of the Wehrmacht and the Waffen SS – the “Malgré-nous” and “Malgré-elles” – no longer wanted to be viewed as “soldiers of disgrace”. The Alsace-Moselle Memorial was built in 2005 in that context. This article analyzes how these politics of “memory” were essentially the work of local actors. The demand for a certain form of repentance by the State, nourished by a regional political life still imbued with past sorrows and sometimes with identity claims, was nevertheless ignored up until 2008-2009 in the Sarkozy presidency, when the project of a Wall of Names in memory of all the civilian and military victims of the Second World War in Alsace-Moselle was under discussion. This article shows why controversy has delayed the project up to this day.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GMCC_276_0011