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Titre Le caractère marchand du fétiche et son secret. L'art de profiler les objets chez les antiquaires ouest-africains
Auteur Julien Bondaz
Mir@bel Revue Gradhiva : revue d'anthropologie et de muséologie
Numéro no 30, 2019 Précieux
Rubrique / Thématique
Dossier - Précieux
Page 70-91
Résumé Cet article propose d'analyser le travail des antiquaires ouest-africains, intermédiaires centraux du marché de l'art africain, en s'intéressant à la transformation conjointe d'objets magico-rituels en marchandises et en œuvres d'art. Il décrit les usages que les antiquaires ouest-africains font de la notion de « fétiche », autour de laquelle se jouent deux stratégies apparemment contradictoires de dépréciation et d'appréciation de ces objets paradoxaux. En fonction du contexte et de leurs interlocuteurs, les antiquaires insistent sur la distinction entre la sphère magico-rituelle et le marché de l'art ou, au contraire, sur les affinités entre leurs compétences et celles des « féticheurs », et au-delà entre la marchandise et le « fétiche » (affinités déjà soulignées par Karl Marx). L'entrée des « fétiches » dans le marché de l'art permet ainsi de mieux comprendre la production de leur valeur, qui relève d'un jeu sur leur triple potentialité : celle de fonctionner à la fois comme des objets magico-rituels, des marchandises et des œuvres d'art.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In this paper I examine the work of West African antique dealers, who act as key intermediaries on the market of African art, by looking at how some magical-ritual objects are turned into commodities and works of art simultaneously. I describe how West African dealers use the concept of “fetish,” within which two apparently contradictory strategies of devaluation and valuation of these paradoxical objects are at work. Depending on the context and their contacts, antique dealers put stress on differences between the magic/ritual sphere and the art market; at other times, they highlight instead the affinities between their own skills and those of the “fetishers,” and more generally between commodities and “fetishes” (which Karl Marx had already perceived). The introduction of “fetishes” on the art market thus provides a way to understand how they acquire their value through a process which plays on their triple potential as magical-ritual objects, as commodities, and as works of art.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://journals.openedition.org/gradhiva/4381