Titre | Immigration, post-colonialisme et biopolitique de l'identité au Japon | |
---|---|---|
Auteur | Philippe Pelletier | |
Revue | Hérodote | |
Numéro | no 174, 3ème trimestre 2019 Migrations et nations | |
Page | 45-64 | |
Résumé |
L'État japonais conditionne sa politique
migratoire à une conception de l'identité
japonaise, et cela depuis la fin du XIXe siècle.
Bien qu'entrant en contradiction avec des
besoins économiques et une situation coloniale puis postcoloniale (présence, notamment, d'une minorité coréenne), il avance la
peur du mélange et la crainte d'une dissolution nationale pour promouvoir des mesures
restrictives, argument en partie endossé par
les Japonais. Il doit, a contrario, établir « ce
qu'est être japonais » par un cadre juridique
définissant la « nationalité japonaise », la
« citoyenneté japonaise » et l'« état civil japonais » (kôseki) qui s'appuie sur une nouvelle
conception patriarcale de la famille (le ie). En
rendant difficile l'accès à la nationalité japonaise autrement que par la patrilinéarité et en
la fondant sur le jus sanguinis, il prône une
vision quasi racialiste et genrée de la japonité
qui lui permet de mener une biopolitique
de l'immigration correspondant à la vision
nationaliste du kokutai (« corps-pays »). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
Japanese State implements its migration
policy under a conception of Japanese identity, from late 19th century onward. Beyond
the contradictions toward economic needs
and colonial then postcolonial situation
(mostly Korean minority), it promotes fear
of mixing and national dissolution in order
to push restrictive measures, with arguments seducing a lot of Japanese people.
On the contrary, it must build “what and
who is Japanese” by a legal framework
defining “Japanese nationality”, “Japanese
citizenship” and “household registers”
based on a new patriarchal conception
of family (ie). Making difficult to obtain
Japanese nationality otherwise than by patrilineality, granted by jus sanguinis, it offers
a quasi-racialist and gendered approach of
Japaneseness, allowing a biopolicy of immigration corresponding to the nationalist idea
of kokutai (body-country). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_174_0045 |