Titre | Immigration et libre circulation dans le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne | |
---|---|---|
Auteur | Thibaud Harrois | |
Revue | Hérodote | |
Numéro | no 174, 3ème trimestre 2019 Migrations et nations | |
Page | 85-99 | |
Résumé |
Au début des années 2000, pour répondre
aux demandes de l'économie nationale,
notamment aux besoins de main-d'œuvre,
le gouvernement travailliste de Tony Blair
a choisi d'ouvrir plus largement les frontières
aux migrants extra-européens et d'autoriser
sans restriction la libre circulation des travailleurs en provenance des nouveaux États
membres de l'Union européenne (UE). Cet
article cherche à montrer que cette politique
migratoire a été accusée de faire peser un
poids démesuré sur les services publics.
Devenue la cible de l'hostilité d'une part
croissante de la population britannique,
cette question a été habilement juxtaposée
au débat sur l'appartenance à l'UE par les
acteurs politiques les plus hostiles au projet
européen. Les succès électoraux du principal parti eurosceptique (UKIP) ont conduit
travaillistes et conservateurs à infléchir leur
propre attitude sur ces questions. De retour
au pouvoir en 2010, ces derniers ont promis
la réduction du nombre d'immigrés, avant
de s'engager dans la voie d'un référendum
sur l'appartenance à l'UE. Divisé, le gouvernement n'a pas su convaincre les électeurs
que le Brexit ne suffirait pas à résoudre les
problèmes sociaux et économiques auxquels
le Royaume-Uni devait faire face. Après le
23 juin 2016, l'un des défis pour les dirigeants britanniques est désormais de négocier
l'issue la moins négative possible pour l'économie du pays alors même que la fin de la
libre circulation lui sera directement nuisible. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
At the start of the 2000s, the demands of
the British economy, specifically in terms of
manpower, led Tony Blair's Labour government to open the United Kingdom's (UK)
borders more widely to non-EU (European
union) migrants, while allowing workers
from the new EU member states to move
to Britain without restriction. This article
seeks to show that this migration policy was
accused of placing an unbearable burden
on public services. It became the target of
hostility from a growing share of the British
population and was cleverly associated with
the debate on British membership of the EU
by those who were the most hostile to the
European project. The successive electoral
victories of UKIP, the main Eurosceptic party,
led both the Labour and Conservative parties
to change their attitudes on these issues. The
latter were back in power and 2010 with the
promise of cutting the number of immigrants,
before committing to organising a referendum on the country's membership of the
EU. But the government was divided and did
not manage to convince voters that leaving
the EU would not be sufficient to solve the
social and economic issues that faced Britain.
Since 23 June 2016 one of the challenges for
British leaders has been to negotiate an exit
that would have the least negative consequences for the country's economy despite
the fact that ending free movement will harm
it directly. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HER_174_0085 |