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Titre La communication et l'entreprise, d'un siècle à l'autre : De l'entreprise post-marshallienne à l'entreprise plateforme.Le point de vue d'un économiste
Auteur Bernard Paulré
Mir@bel Revue Quaderni
Numéro no 99-100, hiver 2019-2020 Technologies et jeux de pouvoir
Page 39-67
Résumé L'introduction de la communication dans l'étude économique de l'entreprise pose à l'économiste un problème intéressant même s'il n'est pas nouveau : celui de la nature et du degré d'abstraction requis pour que les conclusions de son analyse de l'entreprise aient une certaine portée générale et permettent de répondre aux problèmes qu'il se pose, en tant qu'économiste. Nous allons nous intéresser d'abord à la façon dont la théorie microéconomique commence par évincer, puis réintroduit la communication et l'information. Les limites de ce cadre d'interprétation conduiront, dans le prolongement des travaux des économistes behavioristes notamment (H. Simon, R. M. Cyert et J. G. March), à privilégier l'organisation et non plus l'entreprise comme cadre et objet d'analyse. Nous rendrons compte des diverses façons dont la commu­nication et l'information sont alors introduites comme éléments de l'organisation. Mais le dépassement de cette perspective devient à son tour nécessaire à partir du moment où la diffusion et la pénétration massive du numérique et des réseaux sociaux changent la nature et la logique de fonctionne­ment de ce qu'on appelle les entreprises plateformes. Une nouvelle forme d'entreprise émerge, que certains considèrent déjà comme la forme emblématique de la société de l'information. Ses caractéristiques sont telles que ni le cadre d'analyse microéconomique, ni le cadre d'analyse organisationnel ne sont adaptés à sa nature. Plus particulièrement, l'idée d'un fonctionnement « intérieur » produisant un comportement global en interaction avec un environnement ne semble plus une façon pertinente d'aborder cette nouvelle structure. Un nouveau type de représentations'impose.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The introduction of communication in the economic study of the firm raises an interesting problem for the economist, even if it is not new : what are the nature and degree of abstraction required for the conclusions of his analysis to be general in nature and to address the problems he raises as an economist.
We will first focus on this question : how microeco­nomic theory first eliminates, and then reintroduces communication and information ? The limits of this approach will lead, on the basis of the works of beha­viorist economists (H. Simon, R. M. Cyert and J. G. March..) more particularly, to emphasis the organiza­tion and no longer the firm as framework and object of analysis. We will report on the various ways in which communication and information are then introduced as part of organizations.
But a new form of enterprise is now emerging, platform companies, which some already consider to be the emblematic form of the information society. So looking beyond the organization approach seems to become necessary as the massive diffusion and penetration of digital and social networks is changing the nature and operating logic of firms. Its characteristics are such that neither the microeconomic analysis framework nor the organizational analysis framework are adapted to its nature. More particularly, the idea of an internal operation producing a global behavior in interaction with an environment no longer seems a relevant way to approach this new structure. A new type of repre­sentation is thenneeded.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=QUAD_099_0039