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Titre Gains féminins, allocation des biens et statut nutritionnel des enfants au Burkina Faso
Auteur Jean-Pierre Lachaud
Mir@bel Revue Revue d'économie du développement
Numéro volume 6, no 2, juin 1998
Page 51 pages
Résumé En proposant un test économétrique de la validité relative des modèles de comportement du ménage unitaire et collectif, à l'aide des données de l'enquête prioritaire du Burkina Faso de 1994-1995, la présente étude semble justifier les enseignements des modèles non coopératifs -le bien-être du groupe est fonction, en partie, de l'identité de celui qui est à l'origine des gains du ménage. D'une part, l'estimation de fonctions de demande indique que la part des revenus des épouses ou femmes chefs de ménage affecte significativement : (i) positivement les dépenses alimentaires et en énergie ; et (ii) négativement les dépenses relatives aux cigarettes, tabac et matériel roulant des ménages. D'autre part, les équations réduites de nutrition suggèrent que, toutes choses égales par ailleurs, plus la part des revenus des femmes du ménage croît, plus la probabilité de malnutrition des enfants de moins de 60 mois diminue. Cependant, les coefficients des déterminants de la malnutrition apparaissent statistiquement différents selon le genre, et suggèrent un effet différentiel inhérent aux revenus féminins relatifs à l'avantage des garçons, explicable par des considérations d'équité, d'efficacité et d'adhésion aux règles du jeu des institutions de la société traditionnelle burkinabé. Les résultats de la présente recherche ont des implications de politiques économiques, dans la mesure où la modification de la répartition des revenus intra-ménage constitue un moyen pour accroître les dépenses alimentaires, réduire les dépenses relatives au tabac et rehausser le statut nutritionnel des enfants.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Women's Income, Good Allocation and Nutritional Status of Children in Burkina Faso The objective of the present study is to provide an econometric test to the relative validity of collective and unitary household behavior models, with the help of data of the 1994-1995 Burkina Faso household survey. Obtained results seem to justify conclusions of non-cooperative approach where the well-being of the group is partly function of the identity of the income earner. On the one hand, the estimation of demand functions indicates that the share of wives income influences significantly, positively food expenses and energy, and negatively expenses to cigarettes, tobacco and moving of household. On the other hand, reduced nutrition equations suggest that, all others things being equal, more the share of woman income of household grows, more the probability of malnutrition of children of less of 60 month decreases. But, the coefficients of malnutrition appear statistically different according to the gender, and suggest an differential effect to the advantage of boys inherent to the share of wives income. Considerations of equity, efficiency and the adherence to rules of the game of the traditional society institutions could justify this situation. Results of the present research have economic policy implications, to the extent of the modification of intra-household distribution of income is a means to increase food expenses, to reduce relative expenses to the tobacco and to raise the nutritional status of children.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/recod_1245-4060_1998_num_6_2_983