Titre | De la « race indigène » à l'essentialisme pratique : le rapprochement de l'Institut indigéniste interaméricain et de l'Organisation internationale du travail (1940-1957) | |
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Auteur | Juan Martín-Sánchez, Laura Giraudo, Julia Chardavoine | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 86, janvier-mars 2020 Petits arrangements avec la race dans les organisations internationales (1945-2019) | |
Rubrique / Thématique | Thema. Petits arrangements avec la race dans les organisations internationales (1945-2019) |
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Page | 45-65 | |
Résumé |
La collaboration compétitive entre l'Institut indigéniste interaméricain et l'Organisation internationale du travail (OIT) est analysée ici en tant qu'élément constitutif et
exemple de la construction du champ indigéniste durant la période allant de 1940 à 1957.
La différence de pouvoir organisationnel et politique entre les deux organisations joue en
effet un rôle décisif dans la configuration du champ et dans la définition conceptuelle et
opérationnelle des « indigènes ». L'analyse révèle la difficile et ambivalente mise à distance
de la perspective racialiste au sein des deux organisations et permet d'observer comment,
en l'absence d'un accord théorique, l'accumulation de caractérisations pragmatiques a finalement rendue possible la définition des « indigènes » et de l'indigénéité. La victoire de
l'OIT dans la lutte amicale l'opposant à l'Institut pour prendre la tête du mouvement apporte
au champ indigéniste interaméricain un rayonnement qu'il aurait difficilement atteint avec
le seul appui des institutions régionales. L'« essentialisation pratique » du concept d'indigène qui s'opère alors convertit l'« indigène d'Amérique » en un cas paradigmatique, celui
des « peuples indigènes » à l'échelle internationale. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article examines the competitive collaboration between the Inter-American Indian Institute and the International Labor Organization (ILO) as an integral component and example
of the construction of the indigenista field in the years 1940-1957. The difference in the
organizational and political power respectively wielded by these two organizations played
a decisive role in the configuration of the field and the conceptual and operational definition of “Indians”. The article reveals the difficulty and ambivalence experienced by the two
organizations as they moved away from a racialist perspective and allows one to see how,
in the absence of theoretical agreement, the accumulation of pragmatic considerations
ultimately made it possible to define “Indians” and indigeneity. The victory of the ILO in
its friendly struggle against the Institute for leadership of the movement gave the inter-American indigenista field an influence that it would have had difficulty obtaining solely
on the basis of regional institutions. The “practical essentialization” of the concept of
“Indian” that then took place converted the “Indian of the Americas” into a paradigmatic
case, that of “Indigenous Peoples” at the international scale. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_086_0045 |