Titre | Mettre la peur à distance par la fabrique collective de la réflexivité | |
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Auteur | Marie-Laure Geoffray | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 86, janvier-mars 2020 Petits arrangements avec la race dans les organisations internationales (1945-2019) | |
Rubrique / Thématique | Coulisses |
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Page | 141-164 | |
Résumé |
Il existe désormais de nombreux travaux sur le rapport de l'ethnographe à son
terrain, notamment dans le cas des « terrains difficiles ». En revanche, peu de textes abordent la façon dont il·elle travaille dans des contextes ressentis comme anxiogènes. De façon
générale, ses émotions font rarement l'objet de comptes rendus ou ne sont abordées qu'indirectement, même quand il·elle raconte son vécu dans des situations où il·elle s'est trouvée
en danger. On ne sait donc pas grand-chose sur la façon dont l'expérience de la peur peut
déterminer l'accès au terrain ou construire la relation d'enquête. Et surtout, on ne trouve
quasiment pas de textes sur les outils grâce auxquels l'ethnographe parvient à objectiver
son expérience pour finalement produire les résultats de ses recherches. Pourtant, son rapport aux contraintes du contexte détermine autant son appréhension du terrain que ses
capacités à restituer son expérience. À partir d'une enquête ethnographique sur des collectifs contestataires que j'ai menée à Cuba, j'analyse donc non seulement les effets de ces
états affectifs mais aussi la façon dont j'ai pu les circonscrire dans la mise en écriture. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Much has now been written about the ethnographer's relationship to her field, particularly
in what concerns “difficult fields”. By contrast, few texts have addressed the manner in
which she works in stressful contexts. In general, the ethnographer's emotions rarely figure
in accounts or are only indirectly touched upon, even when discussing her experience of
dangerous situations. Little is thus known regarding the manner in which the experience
of fear can determine access to the field or shape the investigative relationship. Above all,
virtually no text considers the tools used by the ethnographer to objectify her experience
so as to ultimately draw up the results of her research. Yet the ethnographer's relationship
to the constraints of the context do as much to determine her understanding of the field
as they do her ability to reconstruct her experience. On the basis of an ethnographic study
I conducted of contentious collectives in Cuba, I will thus consider, not just the effects of
these affective states, but also the manner in which I was able to contain them when writing
my ethnographic account/via the activity of writing. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_086_0141 |