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Titre Sécurité : l'Europe livrée à elle-même
Auteur François Heisbourg
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 59, no 1, 1994
Rubrique / Thématique
Libres propos
Page 247-260
Mots-clés (matière)défense européenne nationalisme relations internationales sécurité
Mots-clés (géographie)Europe
Mots-clés (organismes)Organisation des Nations unies - O.N.U. Organisation du traité de l'Atlantique Nord - OTAN Union européenne - U.E.
Résumé Dans l'Europe de l'après-guerre froide, l'insécurité naît moins de la réémergence de grands blocs nationaux à l'instar de ce qui caractérisa la période d'avant 1914, que du processus de fragmentation sur des bases ethniques exacerbées. Face à ces phénomènes d'implosion, le risque existe qu'à leur tour les pays d'Europe occidentale cèdent à la tentation du repli sur soi et de la conduite de politiques divergentes de sécurité et de défense d'où pourraient naître, à terme, des conduites antagonistes. Dans ces conditions, les grandes institutions multilatérales héritières de la guerre froide contribueront d'autant plus efficacement à la sécurité qu'elles fourniront le cadre de légitimation et de promotion des principes et des logiques permettant d'échapper à la tentation du repli : ainsi, l'ouverture commerciale, l'élargissement organique par inclusion des nouvelles démocraties. Le mauvais départ que constitue l'incapacité de ces institutions et des Etats qui les composent face aux crises de l'ex-Yougoslavie renforce tant l'urgence d'un changement de portage que la nécessité de l'emploi dans certaines circonstances de la force comme proxima ratio et non comme ultime recours.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Security : Europe Left to Its Own Devices, by François Heisbourg In post-cold War Europe, insecutrity is less a resuit of the reemergence of important national blocs, as it was the case in the period hefore 1914, as the process of fragmentation along exaggerated ethnie bases. Faced with these phenomena of countries looking inwards, there is a risk that Western European countries will be temptea to do likewise and follow divergent defence and security policies, a situation which could eventually lead to antagonistic behaviour. In these conditions the large multilateral instituitons inherited from the Cold War can most effectively enhance security by providing a legitimate framework for the promotion of the principles and logic that ivill enable the Western countries to avoid this temptation to withdraiv into themselves. The opening-up of trade and organic enlargement by the admittance of the new democraties will also help. The performance of these institutions and their member-states regarding the crisis in ex-Yugoslavia has been poor and urgently reinforces the need for a change of perspective so that the use of force in certain circumstances is a « proxima ratio » — an early recourse — rather than a last resort.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1994_num_59_1_4261