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Titre Illégitime violence
Auteur Jean-Philippe Immarigeon
Mir@bel Revue Inflexions
Numéro no 31, 2016/1 Violence totale
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 81-94
Résumé Crise intérieure et guerre au Levant, la France semble brutalement prise entre deux feux et précipitée dans ce monde post-2001 dont elle avait cru pouvoir s'abstraire lors d'une guerre d'Irak qui fut présentée d'emblée comme les prémices d'un conflit de civilisation. Pressée de toute part, elle se croit obligée de s'aligner sur les dérives sécuritaires déjà à l'œuvre outre-Atlantique. C'est une erreur qui risque de lui être fatale. Toute son histoire, si particulière, s'est construite, par-delà les guerres et les révolutions, sur une réflexion philosophique très équilibrée et sur l'édification patiente d'un état de droit et d'une légalité qui ont fait sa force, mais dont on cherche aujourd'hui à la persuader qu'ils sont non seulement périmés mais qu'ils fragilisent dans un monde de nouveau régi par l'arbitraire. Sauf que la rhétorique sur un monopole de la violence qui caractériserait l'État moderne oublie une chose : le peuple souverain reste toujours, in fine, seul dépositaire de la violence légitime, et seul juge de son emploi.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais With a domestic crisis and war in the East, France suddenly seemed to be caught between a rock and a hard place, and was thrown into this post-2001 world from which it had believed it could isolate itself during an Iraq war that was presented from the outset as the premise of a clash of civilisations. With pressure coming from all sides, France felt obliged to conform to the security excesses that were already at work across the Atlantic. It was a mistake that risked proving fatal. France's entire and very distinctive history—above and beyond wars and revolutions—has been built on very balanced philosophical thought and on the patient construction of a state of law and a legal system which have been its strength. Today, however, there is an attempt to convince France that these foundations are not only out-of-date but weaken her in a world one again governed by arbitrary rule. Except that the rhetoric about a monopoly of violence characterising the modern State forgets one thing: the sovereign people still remains, in fine, sole custodian of legitimate violence, and sole judge of its use.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=INFLE_031_0081