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Titre Cogito et histoire du sujet : quelques remarques sur la biopolitique et la psychanalyse
Auteur Ugo Balzaretti
Mir@bel Revue Astérion
Numéro no 21, 2019 Foucault à l'épreuve de la psychiatrie et de la psychanalyse
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé La conférence que Georges Canguilhem donna au Collège philosophique de Jean Wahl en 1956, « Qu'est-ce que la psychologie ? », fut saluée par Jacques Lacan comme une défense de la psychanalyse contre les prétentions hégémoniques de la psychologie. La psychanalyse, dont la naissance est malgré tout comprise dans la généalogie esquissée par Canguilhem, est-elle toutefois vraiment à l'abri des critiques que celui-ci adresse à la psychologie ? Cette contribution analyse le rapport de la psychanalyse à l'instrumentalisme foncier de la psychologie sous trois aspects : la relation entre science et vérité, la réduction par Gassendi et la tradition aristotélique du niveau originaire et spéculatif du cogito cartésien à celui spéculaire de la connaissance physique de l'âme par soi-même, et le choix freudien et lacanien d'un être-pour-la-mort contre toute philosophie de la vie. À la lumière du scientisme de la psychanalyse et de son rapport constitutif au mythe et au sacré, que Lacan pas plus que Freud n'arrive à dépasser, un lien est enfin établi avec, d'une part, l'archéologie de la psychanalyse développée dans Naissance de la clinique et La volonté de savoir et, de l'autre, le privilège que Foucault accorde à la psychanalyse et à l'ethnologie parmi les sciences humaines dans Les mots et les choses.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The presentation delivered by Georges Canguilhem in 1956 at the Philosophical College of Jean Wahl, “What is psychology?”, was praised by Jacques Lacan as a defense of psychoanalysis against the hegemonic claims of psychology. Is psychoanalysis, however, whose own birth is after all included in the genealogy sketched by Canguilhem, really safe from his criticism of psychology? The following contribution takes up the question of the constitutive instrumentalism of psychology mainly with view to three aspects: the relationship between science and truth, the reduction by Gassendi and the Aristotelian tradition of the primal and speculative level of the Cartesian cogito to the specular level of the physical knowledge of the soul by itself, and the Freudian and Lacanian choice of a being-for-death against any philosophy of life. In light of the scientism of psychoanalysis and its relation to myth and to the sacred, which Lacan no better manages to overcome than Freud, a link is finally established both to the archeology of psychoanalysis as developed in The Birth of the Clinic and later in The Will to Knowledge, and to the privilege among the human sciences that Foucault ascribed to psychoanalysis and ethnology in The Order of Things.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/asterion/4206