Titre | Des coopératives au syndicalisme de base : la citoyenneté industrielle dans le secteur de la logistique en Italie (1990-2015) | |
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Auteur | Francesco Sabato Massimo | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 87, avril-juin 2020 Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical | |
Rubrique / Thématique | Thema. Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical |
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Page | 57-78 | |
Résumé |
Dans la longue histoire du mouvement des coopératives de travailleurs en Italie, la logistique est devenue l'un des secteurs les plus importants durant ces dernières décennies. Pourtant, les coopératives ont entamé, au cours des années 1990, un processus généralisé d'« entrepreneurisation ». Par leur cooptation dans les chaînes internationales de valeur, elles sont devenues le pivot d'un régime de travail despotique et de négation de la citoyenneté industrielle. Depuis les années 2010, ce système a été remis en cause par un cycle de mobilisations organisées par les syndicats « de base » (SI Cobas et ADL Cobas), qui ont réclamé la suppression des coopératives, la fin du système de sous-traitance, et le retour à une relation salariale classique. L'action syndicale a permis d'améliorer les conditions de travail des ouvriers. Cependant, les Cobas ont dû aussi faire face aux contraintes institutionnelles propres à ce secteur : la résistance des coopératives à normaliser leur fonctionnement, la réticence des donneurs d'ordres à réduire la pression sur le coût du travail, et l'ambivalence des syndicats traditionnels face aux mobilisations. Le résultat est un compromis précaire, dans lequel l'amélioration des conditions de travail et la reconnaissance des syndicats de base ne reposent pas sur des bases certaines. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In the long history of the workers' cooperative movement in Italy, logistics became one of
the most important sectors during the two last decades. Yet, during the 1990s, cooperatives
embarked in a generalized process of “entrepreneurization”. In reason of their cooptation
in transnational value chains, cooperatives became the pivot of a regime of despotic labor
that denied workers industrial citizenship and basic social and civil rights. Since the 2010s,
this system has been challenged by a series of mobilizations led by “autonomous” or “grassroots” labor unions (SI Cobas and ADL Cobas) demanding the a abolition of cooperatives,
the end of the sub-contracting system, and the restoration of standard employment relationships. Workers' struggles have allowed working conditions to be improved in the warehouses. Nevertheless, the Cobas also have had to face the institutional constraints specific
to this sector: namely, the cooperatives' reluctancy to normalize their employment relations,
client companies' resistance to reduce pressure on labor cost, and the ambivalence of traditional labor unions vis-à-vis rank-and-file mobilizations. The result of the interaction between mobilizations and institutional constraints is a precarious compromise, in which the
improvement of working conditions and the recognition of grassroots unions cannot be
taken for granted in face of constant employer's backlash. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_087_0057 |