Titre | « Si les salariés nous suivent, c'est parce qu'on leur est utiles. » Les ambivalences de la citoyenneté industrielle dans une usine agroalimentaire en Argentine | |
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Auteur | Pierre Rouxel | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 87, avril-juin 2020 Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical | |
Rubrique / Thématique | Thema. Citoyennetés industrielles et formes du lien syndical |
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Page | 99-118 | |
Résumé |
Dans les années 2000, le tournant à gauche de l'Amérique latine a coïncidé avec le retour au premier plan des organisations syndicales dans les équilibres de pouvoir. En Argentine, les commissions internes, socles d'un important maillage syndical dans les espaces de travail, ont souvent été considérées comme porteuses de nouvelles formes d'organisation horizontales et démocratiques. À ce titre, elles constituent un poste d'observation privilégié pour comprendre sous quelles conditions le syndicalisme agit aujourd'hui comme un outil mobilisable par les salariés pour faire valoir leurs droits et comme un support d'approfondissement de la citoyenneté au travail. L'analyse de la situation dans une usine agroalimentaire emblématique du renouvellement « par le bas » du syndicalisme argentin révèle néanmoins combien l'institutionnalisation de pratiques plus participatives demeure contrainte par les rapports de subordination qui organisent le travail usinier. En cela, elle met en lumière la relative continuité d'un travail syndical de distribution de faveurs personnalisées, caractéristique des stratégies de maintien de l'ordre usinier qui étaient en vigueur lors de la décennie néolibérale des années 1990. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
As Latin America turned left in the 2000s, labor union organizations once again assumed
a central place in the balance of power. In Argentina, grassroot union groups are often
seen as the vector for new forms of horizontal and democratic organization. As such, they
represent a vantage point for understanding the conditions under which labor unionism
today functions as a tool upon which employees may draw to assert their rights and as a
resource for deepening citizenship at work. An examination of a food-processing plant
that embodies this “bottom-up” renewal of Argentina labor unionism nevertheless reveals
the degree to which the institutionalization of more participatory practices continues to
be constrained by the relations of subordination that organize factory work. In doing so,
it sheds light on the relative continuity of labor union efforts to distribute personalized
favors, a characteristic of the strategies for maintaining the factory order that emerged
in the neoliberal decade of the 1990s. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_087_0099 |