Titre | Une autre histoire de la civilisation : Comment Rifāʿa al-Ṭahṭāwī repensa l'histoire de l'Égypte dans les années 1860 | |
---|---|---|
Auteur | Renaud Soler | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 74, no 2, avril-juin 2019 Historiographie transnationale - Démocratie athénienne | |
Rubrique / Thématique | Historiographie transnationale |
|
Page | 265-296 | |
Résumé |
L'historiographie en arabe du XIXe siècle a souvent été abordée au prisme du rapport à la modernité et au nationalisme, c'est-à-dire selon la perspective téléologique induite par les procès de constructions étatiques au XXe siècle. Cet article propose de relire l'œuvre du grand historien Rifāʿa Rafīʿal-Ṭahṭāwī (1801-1873) en la situant dans son moment historique – un moment où l'Égypte est encore un État dynastique lié à l'Empire ottoman, où les historiens travaillent à l'intérieur de l'édifice des sciences religieuses et de l'historiographie islamiques, et où la modernité occidentale s'incarne dans le régime de la monarchie de Juillet et l'histoire de François Guizot et de Edward Gibbon. C'est dans ce complexe de discours et de pratiques qu'il faut comprendre l'œuvre historique d'al-Ṭahṭāwī. On peut alors retrouver la polyphonie des attachements nationaux du cheikh et historien, qui s'inscrivent plus largement dans une conception renouvelée de la tradition – et donc de son revers, la modernité –, mais qui participe aussi d'une mise en tension sensible de la conception de la temporalité historique propre à l'historiographie arabe moderne avec celle de l'histoire produite par l'historiographie de la fin du XVIIIe siècle et par l'histoire romantique bourgeoise en Europe. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
Nineteenth-century Arabic-language historiography has often been read through the prism of relations to modernity and nationalism, that is to say, from a teleological perspective induced by the state-building processes of the twentieth century. This article suggests a new reading of the work of the great Egyptian historian Rifāʿa Rafīʿ al-Ṭahṭāwī (1801-1873), resituating it in its historical moment. When al-Ṭahṭāwī was writing, Egypt was still a dynastic state linked to the Ottoman Empire, its historians worked from within the edifice of religious scholarship and Islamic historiography, and European modernity was represented politically by the July Monarchy and historiographically by the work of François Guizot and Edward Gibbon. It is within this complex of discourses and practices that al-Ṭahṭāwī's historical works must be understood. This makes it possible to rediscover this sheikh and historian's polyphonic conception of national attachments, more generally linked to a renewed conception of tradition—and hence its flipside, modernity—but also to the confrontation between notions of historical temporality in Arabic historiography and those produced in late eighteenth-century Europe by Romantic bourgeois historiography. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_742_0265 |