Titre | Accéder à l'automobile dans les villes d'Afrique subsaharienne : usages et usagers dakarois | |
---|---|---|
Auteur | Lourdes Diaz Olvera, Didier Plat, Pascal Pochet | |
Revue | Flux | |
Numéro | no 119-120, 2020/1-2 Déclin et survie des mobilités automobiles | |
Page | 73-89 | |
Résumé |
L'Afrique subsaharienne, qui compte pour 13 % de la population mondiale en 2015, ne représente à cette date que 2 % du parc automobile et l'importance des modes motorisés individuels reste très faible dans nombre de villes. Ces dernières années, la croissance des parcs des pays africains est cependant bien réelle, avec une concentration dans les capitales et grandes villes. Mais leur taille actuelle suggère que la motorisation et l'usage de la voiture représentent aujourd'hui un rêve inaccessible pour le plus grand nombre. Qu'en est-il vraiment ?Nous analysons ici la place de la voiture à travers ses usagers et ses usages à Dakar (Sénégal) : qui la possède, qui peut en disposer, pour quels usages et pour quelles pratiques de mobilité, avec quelles évolutions ? Nous mobilisons une catégorisation qui distingue trois types d'utilisateurs, selon que leur ménage possède ou non une voiture et, dans l'affirmative, selon leur capacité à y accéder en permanence. Des analyses secondaires de deux enquêtes ménages mobilité réalisées à Dakar en 2000 et 2015 et d'entretiens semi-directifs auprès des citadins menés en 2015 montrent que la concentration de l'équipement en voiture s'est renforcée en quinze ans, les plus riches possédant proportionnellement plus de véhicules, le poids de Dakar s'étant accentué par rapport à celui des autres départements de la métropole. Les profils des usagers et leurs usages révèlent qu'en dépit de sa rareté et des coûts d'utilisation élevés, la voiture est diffusée au-delà du cercle restreint des citadins pouvant en disposer en permanence. Mais les trois types d'utilisateurs se retrouvent dans des situations inégales vis-à-vis de l'automobile. La mise en regard de 2000 et 2015 suggère des évolutions à venir, portées par des effets de génération et par les dynamiques spatiales. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
Sub-Saharan Africa, which was home to 13 % of the world's population in 2015, accounted for only 2 % of the car fleet at that date and private motorized transport is still at a very low level in many cities. Even though in recent years there has been genuine growth in the number of cars in African countries, mainly in the capitals and other large cities, the current size of fleets suggests that motor vehicle ownership and car use are still an unattainable dream for the majority of people. What is the situation in reality?This paper examines the place of the car through a study of its uses and its users in Dakar (Senegal): who owns one, who can use one, for what purposes and for what mobility practices, and how is the situation changing? We apply categorisation that distinguishes between three types of users, depending on whether or not their household owns a car and, if so, on their ability to access it at all times. Secondary analyses of two household mobility surveys carried out in Dakar in 2000 and 2015 and semi-directive interviews with residents of the city conducted in 2015 show that the concentration of car ownership has increased over the past fifteen years. The wealthiest households own proportionally more vehicles and the department of Dakar increased its share of vehicles compared to the other departments of metropolitan Dakar. The profiles of car users and their car use reveal that despite its scarcity and high cost of use, the car has spread beyond the select circle of city dwellers who have access to one at all times. But the three types of users are in situations of inequality with regard to the car. A comparison between 2000 and 2015 suggests future developments, driven by generational effects and spatial dynamics. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FLUX1_119_0073 |